[LIVRES] Découvrir la poétesse palestienne Fadwa Touqan

Les mémoires de Fadwa Touqan - Carnet de recherches Lucie Choupaut

Bonjour à toutes et à tous ! En attendant de vous montrer mon pantalon 1880 terminé, j’avais envie de mettre en lumière dans ces pages une poétesse palestinienne dont les mémoires valent vraiment la peine d’être découvertes.

L’actualité n’est évidemment pas pour rien dans mon idée de vous parler de Fadwa Touqan, dont j’espère que vous aurez envie de découvrir les écrits à l’issue de cet article. Aujourd’hui, je vais plus particulièrement vous présenter son autobiographie en deux volumes – Le rocher et la peine et Le cri de la pierre – traduite et publiée en français aux éditions Langues & Mondes, L’asiathèque en 1997.

Fadwa Touqan (née en 1917 et morte en 2003 à Naplouse) est une poétesse majeure en Palestine et plus largement dans le monde arabe. Après la Guerre des Six Jours en 1967 et l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par l’armée israélienne, sa poésie a pris un tournant nationaliste et a connu un grand retentissement.

J’ai découvert son existence en lisant une étude sur les autobiographies de femmes arabes et ce sont ses mémoires que j’ai eu envie de découvrir, plus encore que sa poésie. Dans le premier tome, elle revient sur son enfance et sa jeunesse à Naplouse : une existence triste, en manque d’amour, avec un drame qui la prive de la possibilité de poursuivre ses études. Le second tome est, quant à lui, davantage consacré à l’occupation israélienne de Naplouse et à son engagement politique à travers la poésie.

« La femme palestinienne est présente au cœur de la lutte depuis les premières épreuves. À la ville comme à la campagne, sur le front ou à l’extérieur, les actes héroïques des femmes palestiniennes ne se comptent plus. Leur présence s’exprime par toutes sortes de combats, de sacrifices. Et la liste s’allonge. La flamme des martyres éternelles illumine le chemin, à côté de celle des hommes morts pour leur pays. »

Fadwa Touqan, Le cri de la pierre. Mémoires II, Langues & Mondes, L’asiathèque, Paris, 1997. p.139
Autobiographie de Fadwa Touqan, le rocher et la peine et le cri de la pierre
Fadwa Touqan, Le rocher et la peine. Mémoires I, Langues & Mondes, L’asiathèque, Paris, 1997 et Fadwa Touqan, Le cri de la pierre. Mémoires II, Langues & Mondes, L’asiathèque, Paris, 1997.

J’ai beaucoup aimé cette lecture passionnante, et je vous la conseille vraiment si vous aimez lire des mémoires. C’est un récit tout à la fois intime et politique, dont l’ancrage historique vous donnera peut-être une nouvelle vision de la situation actuelle entre la Palestine et Israël.

Je vous laisse avec un extrait de la première page de ces mémoires, qui je l’espère, vous donnera envie de lire la suite :

« Pourquoi donc écrire ce livre où j’éclaire certains recoins de cette vie peu féconde et toujours ingrate ? J’affirme, sans fausse modestie, qu’elle ne s’est pas déroulée sans combats acharnés. Les plantes ne voient pas le jour avant de s’être frayé dans la terre un chemin ardu. Mon histoire, c’est l’histoire de la lutte d’une graine aux prises avec la terre rocailleuse et dure. C’est l’histoire d’un combat contre la sécheresse et la roche. Puisse-t-elle jeter un fil de lumière qui guide les marcheurs sur les sentiers difficiles. Et j’aimerais ajouter cette vérité : la lutte pour l’affirmation de soi suffit à contenter nos cœurs et donner à nos vies sens et valeur. Peu importe si nous perdons la bataille, l’essentiel est de ne pas se laisser abattre ni de rendre les armes. Les forces du mal, qu’elles soient occultes, sociales ou politiques, se dressent toujours devant l’homme et oeuvrent à sa destruction. Mais lui, si faible qu’il soit, relève le défi avec orgueil et obstination. »

Fadwa Touqan, Le rocher et la peine. Mémoires I, Langues & Mondes, L’asiathèque, Paris, 1997. p.11

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