Les maisons suspendues - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

Bonjour à toutes et à tous ! J’ai profité d’un long week-end de bricolage et je n’ai pris le temps ni de coudre, ni de publier un article par ici. Voici donc mon dernier poème en date : un texte composé sous la contrainte de dix mots envoyés par mon amie Christelle : farde, rectangle, brique, ongle, suspendu, comparaître, ferreux, pli, arcade, flux. Je n’écris pas beaucoup en ce moment, et l’exercice m’a donné un peu de fil à retordre, mais j’aime bien découvrir ce que le texte raconte au hasard des bouts de phrases. J’espère que cela vous intéressera.


Les maisons suspendues à leurs filins de métal
ballottent dans l’air immobile.

Dans le ciel, fardé de couleurs outrancières,
de roses et de oranges vibrants,
les murs de brique miroitent et se réverbèrent.

Orage permanent du flux et du reflux des véhicules,
leur passage est un grondement lointain.

Sous les arcades, les grévistes vont comparaître,
attendus par les journalistes sur le rectangle de béton.

Origami de plis soucieux sur le front des accusés
et la peur au goût ferreux dans leurs bouches bâillonnées.
Leurs ongles bleus, derniers vestiges de leur révolte,
contre la caste des éternels aux maisons aériennes.


Photo de couverture par Zack Smith via Unsplash.

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