Premier bilan annuel pour le carnet de recherches

Bilan 2021 - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

Bonjour à toutes et à tous ! Ça y est, l’année touche à sa fin, l’hiver est là, et il est temps de dresser le traditionnel bilan du blog…

Mode d’Hier et d’Aujourd’hui est mort, longue vie au carnet de recherches !

Cette année, qui avait commencé relativement normalement pour moi, a connu un brusque revirement en mars, lorsque mon ancien blog, Mode d’Hier et d’Aujourd’hui, est parti en fumée lors de l’incendie du data center OVH, détruisant la plupart de mes archives de textes publiés autour de la couture et du costume depuis 2011.

Autant vous dire que cela m’a porté un sacré coup, d’autant que je n’ai pu récupérer qu’une petite partie de mes contenus. Après l’hébétude et quelques larmes versées, j’ai quand même eu assez vite envie de rebondir en créant un nouveau blog. C’est ainsi que le carnet de recherches que vous êtes en train de lire est né.

Mode d’Hier et d’Aujourd’hui ne parlait que d’arts du fil, ce qui me limitait un peu, dans la mesure où mes centres d’intérêt sont un peu plus larges et je me suis dit que cette destruction malheureuse me donnait l’opportunité de créer un espace qui rassemble davantage les choses qui m’animent. Les différents sujets n’allant pas forcément bien ensemble à première vue, j’ai renoncé à lui trouver un nom qui puisse représenter toutes ces thématiques et je me suis contentée du mien.

Après 9 mois d’expérimentations sur ce carnet de recherches, je dois dire que je suis très contente d’avoir créé cet espace et pour être honnête, je suis assez étonnée d’être toujours suivie ici, alors que c’est un joyeux mélange un peu bordélique. Bien sûr, cela ma réjouit. 🙂

Je trouve très agréable d’avoir un espace où je peux parler d’à peu près tout ce que je veux, sans me sentir limitée par une ligne éditoriale stricte. Cette liberté me plaît beaucoup. S’il m’arrive encore de regretter la perte de mes archives de Mode d’Hier et d’Aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir fait le choix de cette nouvelle ligne éditoriale élargie, que je trouve personnellement beaucoup plus intéressante.

Bilan des arts du fil

Il est clair que les arts du fil sont malgré tout majoritaires dans les publications de ce blog et même si cela peut me frustrer parfois, c’est représentatif du temps que je leur accorde dans ma vie. C’est aussi lié au fait que la majeure partie de mes travaux d’écriture de l’année constituaient un travail de l’ombre, que je ne pouvais pas partager avec vous. Cela devrait mieux s’équilibrer en 2022, mais j’y reviendrai plus tard.

En 2021, la couture de vêtements a largement dépassé les projets de costumes, qui sont des projets au long cours, non seulement parce que je m’embarque souvent dans des techniques qui prennent du temps (par exemple ma broderie anglaise), mais aussi parce que je ne suis pas du tout une couturière frénétique. J’ai remarqué que plus je prends mon temps, meilleures sont les finitions et je préfère la lenteur pour m’éviter au maximum d’être déçue.

Mes vêtements cousus en 2021

J’ai commencé l’année en me cousant une nouvelle chemise Alphonse (patron Make my Lemonade que j’aime énormément) dans un coupon de soie, dans mon stock depuis des années. Je suis très contente de cette chemise, portée régulièrement toute l’année. J’aime beaucoup le décalage entre le côté très « casual » de la coupe avec la brillance un peu précieuse de la soie. Il me reste encore du tissu, j’envisage de me faire dedans un autre chemisier, mais je n’en ai pas encore choisi la forme.

chemise Alphonse en soie grise

Cette année, j’ai aussi cousu deux robes Sofia (Make my Lemonade). La première en viscose fleurie (Cousette) pour mon amie Marie, et je l’ai trouvée tellement jolie que j’ai décidé de m’en coudre une pour l’été dans un coupon de lin (Les Coupons de Saint Pierre). Ces deux robes ont été beaucoup portées. La mienne a été l’un de mes vêtements préférés des vacances, que ce soit pour traîner dans le jardin de mes parents en Normandie ou pour me balader sous le cagnard de Marseille. Vraiment une super robe pour avoir l’air habillée mais se sentir comme en robe de chambre. ^^

À partir du patron de la robe Sofia, j’ai eu l’idée de faire des adaptation pour réaliser un petit chemisier d’inspiration années 1950 dans une chute de coton blanc plumetis de mon stock. je trouve qu’il rend bien, mais je ne l’ai jamais porté. Il est en fait un peu court pour le porter avec les vêtements que j’ai déjà. Il faudra que je me penche sur ses assortiments l’année prochaine.

chemisier 50s coton plumetis blanc

Cet été j’ai eu un coup de cœur pour la collection Maison Fauve dont j’ai acheté la robe Atlas. Je l’ai cousue dans un coupon de coton plumetis jaune (Les Coupons de Saint Pierre) dans l’idée de m’en servir comme robe de plage, mais je ne suis plus allée à la plage après l’avoir cousue et je ne l’ai portée pour la première fois que pour le réveillon de Noël. Elle s’est révélée très confortable et vraiment, je trouve ses petits plis ravissants. Il faudra que je me fasse un fond de robe pour pouvoir la porter plus souvent, car le coton est très transparent.

Robe Atlas en coton plumetis jaune moutarde

Ça faisait des années que je voulais coudre un pyjama Amour (Make my Lemonade) parce que j’ai une attirance masochiste pour les cols tailleurs passepoilés alors que je ne sais pas les coudre. J’ai emmené ce pyjama (cousu dans une popeline de coton imprimé Amandine Cha) en vacances, mais je ne vais pas vous mentir, je ne l’ai pas beaucoup porté et je n’ai pas dormi avec la veste, qui reste beaucoup moins confortable qu’une débardeur en jersey…

contente de mon pyjama Amour

J’ai aussi cousu deux blouses Elo de la collection printemps-été de République du chiffon. J’aime vraiment beaucoup ce patron et j’aime énormément ma version en mousseline blanche. Elle a été beaucoup plus portée que ma version en crêpe fleuri (les deux tissus proviennent de chez Amandine Cha). Il n’est pas impossible que j’en fasse d’autres versions.

Mon pantalon Bélem (Maison Fauve) cousu cet automne dans un coupon de mon stock a déjà été pas mal porté avant qu’il ne se mette à faire trop froid. Cette forme de pantalon est vraiment chic ET confortable : une combinaison parfaite. Et il va très bien avec ma blouse Elo, n’est-ce pas ?

pantalon Bélem devant

Dans les derniers projets de l’année, il y a aussi eu la salopette Patsy (Ready to Sew) brodée main de petits cornets de glace citron/framboise. Je referai certainement une version en lin noir pour l’été prochain parce que cette forme de salopette est trop cool.

salopette Patsy en coton rayé et brodé de cornets de glace

Et mon dernier projet de l’année : la chemise Swallow (Maison Fauve), portée pour la première fois aujourd’hui et qui s’avérera bien utile. Je ferai certainement la version sans manche pour l’été.

chemise swallow col fermé

La renaissance du costume 1880 et un shooting

Outre la couture de ma garde-robe personnelle, qui me semble très raisonnable cette année, je suis vraiment très heureuse de m’être remise au costume historique en 2021 avec mon projet 1880. Je l’avais mis en pause depuis plusieurs années et je suis contente d’avoir à nouveau l’espace mental pour m’y consacrer.

Cette année, je me suis concentrée sur la confection de dessous pour le soir et j’ai tout juste commencé à travailler sur la confection d’un patron de corsage de base pour pouvoir à la fois coudre une toilette de bal, mais aussi plusieurs tenues de jour. J’ai profité de mes vacances pour avancer sur le patronage et j’ai hâte de m’y remettre la semaine prochaine. Je vous montrerai bientôt le résultat.

jupon 1880 et broderie anglaise

Même si je n’ai pas pu y accorder beaucoup de temps en 2021, j’ai malgré tout publié quelques articles de recherche sur le costume en 1880 et j’ai même commencé à m’intéresser au tricot historique. Il me reste encore d’anciens articles de Mode d’Hier et d’Aujourd’hui à retravailler pour les publier ici, donc il faudra que je m’en occupe en 2022.

Comme à chaque fois que je l’ai tenté, je ne suis pas du tout allée au bout des challenges du Historical Sew Monthly, puisque je n’en ai fait que quatre sur douze, mais tant pis ! Je pense que ce challenge m’a donné l’impulsion pour me remettre tranquillement au costume, et grâce à lui je me suis cousu un porte-aiguilles 1880 extrêmement pratique dont je me sers tous les jours depuis qu’il a été cousu et une robe 1924 que j’adore. Avec les années, j’apprends à accepter les échecs et à regarder leurs aspects positifs… Je ne pense pas essayer de le refaire l’année prochaine, mais j’ai tout de même hâte de découvrir les nouveaux challenges, qui sont toujours de bonnes sources d’inspiration.

L’autre événement notable de 2021 relatif au costume historique, c’est le shooting de ma robe à la polonaise 1770 que j’ai fait avec le studio Un jour dans le temps le jour de mon anniversaire. C’était une chouette expérience et j’aimerais prendre le temps de le faire plus souvent. Comme je ne porte pas mes costumes, leur immortalisation en photo est la seule chose qui me permette de les faire vivre un peu, c’est donc sans doute une piste à explorer l’année prochaine.

image finale par Stéphane Casali - studio Un jour dans le temps
Photo : Studio Un jour dans le temps – Paris
Maquillage : Vincent Brière
Tous droits réservés © Stéphane Casali

L’amour du tricot

S’il y a bien une activité qui a gagné en importance dans ma vie cette année c’est le tricot, que j’aime de plus en plus. J’aime tricoter le soir en rentrant et je suis émerveillée par tout ce que l’on peut faire sur la base d’une activité aussi simple. Le tricot a vraiment, pour moi, une dimension magique et j’ai hâte de continuer à l’explorer.

En 2021, j’ai terminé deux gilets coquille (Emma Ducher), le premier pour mon amie Soersha, le deuxième pour moi. Le mien a été beaucoup porté et je suis tombée amoureuse de cette laine (la bio balance de BC Garn), que j’espère pouvoir à nouveau tricoter cette année.

J’ai aussi tricoté deux bonnets et un headband pour Noël, et je viens de terminer le pull Fisherman (Alice Hammer), que j’ai tricoté pour mon ami Raphaël. Je vous le montre sur le blog très bientôt, mais vous pouvez déjà en avoir un aperçu sur Instagram ou sur mon compte Ravelry. 😉

En 2022, je prévois encore pas mal de tricot avec des envies de châles (pour moi et pour offrir), un pull et un gilet pour moi et surtout PLEIN de paires de chaussettes (je suis en train de réaliser l’échantillon pour la première). Avec tout ça, je doute de pouvoir vraiment me mettre au tricot historique, mais c’est un projet que je garde dans un coin de ma tête.

Discrète broderie

Le projet de broderie anglaise pour mon jupon 1880 m’a permis d’installer la broderie en toile de fond de mon quotidien pendant plusieurs mois. Je brodais tous les jours et c’était vraiment agréable de commencer la journée comme ça. J’ai enchaîné ensuite avec les cornets de glace de ma salopette Patsy et je me retrouve maintenant désœuvrée. Début 2022, je vais me lancer dans un gros projet d’illustrations brodées, que j’ai en tête depuis quelques mois, un projet qui m’enthousiasme et qui me fait un peu peur tout à la fois.

Je me suis aperçue que, par rapport au reste, je chroniquais peu la broderie sur ce carnet de recherches, peut-être parce que ça me semble des petites choses qui ne valent pas vraiment la peine d’être montrées. Pourtant, cela me paraît dommage, puisque cela peut, après tout, servir de source d’inspiration. J’ai notamment brodé pas mal de capuchons pour des pots de confiture et deux petits pique-épingles pour en faire cadeau.

capuchon brodé pour pot de confiture d'abricots

Je crois que le complexe que je traîne par rapport au dessin impacte aussi la broderie et je vais essayer de travailler là-dessus en 2022. Comme j’ai l’impression de ne rien dessiner d’intéressant, et puisque je brode mes propres dessins, par extension mes broderies me semblent sans intérêt. C’est notamment pour cette raison que je n’ose pas diffuser mes propres modèles de broderie, je me dis que ça n’intéressera personne, mais j’ai peut-être tort.

Bilan d’écriture

Les finitions de mon roman m’ont occupé une bonne partie de l’année 2021. Je suis arrivée à une version finale à peu près aboutie en octobre, mais j’en suis insatisfaite. J’observe mes progrès indéniables entre la première et la dernière version, mais je ne sais pas si ce roman vaut malgré tout le coup d’être publié voire même lu.

La temporalité du monde de l’édition (des mois d’attente pour finalement un retour à la case départ) ne me correspond pas et je ne suis pas sûre d’avoir envie de dépenser espoir et énergie dans des tentatives de publication. Ce roman est imparfait, je sais qu’il faudrait que je le travaille encore, mais je suis dessus depuis février 2019 et j’en ai assez. J’ai besoin et envie de passer à autre chose, de me consacrer à d’autres projets. Or j’ai l’impression que je ne pourrai pas y arriver tant que celui-ci ne sera pas mis à disposition quelque part pour être lu.

C’est pourquoi je suis en train de réfléchir à l’idée de plus ou moins renoncer à une publication officielle dans une maison d’édition pour simplement mettre un fichier epub du roman en ligne. Ainsi il serait disponible gratuitement sur ce blog pour qui voudrait le lire. Je n’ai pas encore pris ma décision, mais il est possible que je mette ce roman à disposition dans les premiers mois de 2022.

En dehors de ces frustrations liées à l’écriture de roman, je suis contente d’avoir commencé à développer mon projet de poésies de lecture anarchistes, que j’ai vraiment envie d’explorer davantage. La poésie a beaucoup pâtit de mon investissement sur mon roman et ce n’était finalement peut-être pas un bon calcul.

Je dois vous avouer que je suis un peu désabusée vis à vis de l’écriture. Début 2021, j’avais vraiment pour objectif de devenir écrivaine (dans le sens être publiée et en faire mon métier), mais à l’aube de 2022, je ne suis plus si sûre de vouloir y consacrer autant d’énergie. Il se trouve que j’écris, c’est une activité à laquelle je reviens toujours, et je sais que je continuerai de toute façon, mais ai-je vraiment besoin d’être publiée ? Ai-je vraiment besoin de mettre ma santé mentale en danger pour réaliser un rêve d’enfant ? Évidemment non. J’aime ma vie comme elle est et j’aime les activités que je pratique. À l’évidence, je les pratiquerai toujours dans les années à venir. 2021 m’a peut-être permis de réaliser que la sanction critique du monde de l’édition n’est plus ma priorité.

Plus que cela, je crois qu’il n’est pas juste que l’écriture de romans ait la préséance sur mes autres activités créatives (comme les arts du fil en général ou la poésie), que ce soit en termes de temps que je lui consacre ou de statut. Je pense que cette préséance est un vieux relent de hiérarchie institutionnalisée des arts et la personne que je suis aujourd’hui ne devrait pas y être sensible. J’aime autant écrire des jeux de rôles grandeur nature que des romans ou des poésies de lecture. J’aime autant coudre des vêtements ou des costumes, repriser des vêtements, broder des choses inutiles, tricoter un pull, qu’écrire un roman. D’ailleurs, d’entre toutes mes activités de création, c’est le roman qui est la plus difficile, la plus douloureuse et la plus dangereuse pour ma santé mentale et mon estime de moi. Il est peut-être temps de réduire son importance et de considérer qu’elle n’est pas supérieure aux autres…

Si dans l’ensemble le bilan de mon année 2021 est positif, l’écriture laisse un goût un peu amer puisque je n’ai pas réussi à en faire mon métier, je n’ai pas réussi à être vraiment fière de ce que j’écris et, pour être honnête, je ne sais pas si j’y arriverai jamais. Je vais donc commencer 2022 avec beaucoup d’incertitudes artistiques, mais heureusement, tout le reste me donne de la joie. 🙂

Attentes et projets 2022

En 2022, j’espère arriver à trouver l’énergie de continuer à créer dans la même dynamique, tout en ayant une activité salariée à côté, ce qui n’était pas le cas pour la majeure partie de l’année 2021. Tout l’enjeu va donc être d’arriver à jongler entre l’écriture et les arts du fil en ayant moins de temps à consacrer à chacun, mais je sais déjà que la réussite tiendra davantage à mon moral qu’à autre chose.

Mon seul réel projet est d’organiser un petit concours pour l’anniversaire du blog, ce que j’avais prévu de faire l’année dernière, mais qui n’a pas pu se réaliser à cause d’OVH. Croisons donc les doigts pour 2022 !

En tout cas, j’ai envie de continuer à alimenter ce carnet de recherches, dans lequel je me sens bien et pour lequel j’ai plein d’idées. 😉


Voilà pour ce bilan 2021. Ça a été malgré tout une année riche sur le plan de la création. J’ai beaucoup appris, principalement en écriture et en tricot, et je ne doute pas que 2022 le sera tout autant. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le premier article de l’année. D’ici là, passez un bon réveillon et à bientôt !

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