Lucie Bonjour à toutes et tous ! Revoilà encore un peu de Premier Empire pour vous montrer quelques photos prises lors de la reconstitution historique à laquelle j’ai participé au château de Montigny-le-Gannelon en mai dernier avec la Compagnie de l’Histoire et des Arts (CHA).
C’est l’occasion de vous montrer à quoi peut ressembler une reconstitution historique ouverte au public.
Ce week-end a été pour moi en demi-teinte. J’ai globalement passé un bon moment et j’ai eu des échanges très intéressants avec différents reconstituteur·ices passionné·es et maîtrisant leur sujet, mais cette impression positive a été ternie par la coloration politique de cet événement.
J’en parlais dans une de mes lettres hebdomadaires : l’organisateur de l’événement n’était autre que le prince Murat, personnalité politique engagée pour l’extrême droite et nous avons été témoins, pendant la soirée du samedi, de relents nationalistes particulièrement nauséabonds, qui font un triste écho à l’actualité politique du moment.
Je ne savais pas, en m’inscrivant à cet événement par le biais de mon association, où je mettais les pieds et il est clair que je ne retournerai pas faire du bénévolat pour le compte de ce type de personnage, mais c’était une expérience intéressante, y compris d’un point de vue politique. Cela m’a appris qu’il fallait que je sois plus vigilante sur les reconstitutions auxquelles je participe et cela m’a amenée à réfléchir à la manière de faire de la reconstitution historique sans abandonner ce loisir à l’extrême droite.
Le nationalisme n’est pas un simple un amour de son pays et de sa culture nationale ou une simple fierté nationale. C’est une idéologie qui induit un sentiment de supériorité par rapport à d’autres catégories de population, sentiment de supériorité qui normalise et même légitime moralement des pratiques de domination sur ces populations pensées comme inférieures (à savoir les femmes, les personnes racisées, les personnes queers, les personnes juives, les personnes musulmanes, les personnes d’origine étrangère…). Ces pratiques de domination sont le plus court chemin vers la fin des libertés individuelles, ce n’est donc pas du tout anodin. Il ne s’agit pas seulement de chanter la Marseillaise avec conviction quand on a un coup dans le nez et que l’on porte un costume Napoléonien, c’est aussi chercher à imposer à quelqu’un, par la menace, de chanter avec le groupe alors qu’il n’en a pas envie. La prochaine étape c’est de le tabasser parce qu’il ne rentre pas dans le rang. C’est très grave et ce type de comportement n’a sa place nulle part, que ce soit dans la reconstitution historique ou plus généralement dans la société.
Voilà pour ce petit reportage photo en immersion. Je vous donne rendez-vous lundi prochain pour l’aquarelle de la semaine.
Effectivement, l’ambiance devait être particulière… C’est dommage. J’espère que vous avez quand même bien profité pour le côté historique
Oui, les aspects purement reconstit étaient vraiment chouettes et on a appris plein de choses. Heureusement, l’ambiance pesante était surtout le samedi soir, le reste du temps ça a été.