Bonjour à toutes et tous ! Je vous en parlais dans un précédent article, le week-end du 18 mai prochain, je participe à une reconstitution Premier Empire pour laquelle j’avais un gros travail de confection : deux costumes complets de commerçants ambulants à préparer de A à Z. Il y a quelques semaines, je vous montrais l’avancée de ma tenue de fripière avec la réalisation de poches et d’un jupon. J’ai, depuis, à peu près terminé ce costume en confectionnant un nouveau corset (dont je vous parlerai dans un prochain article parce que je n’ai pas encore posé le biais du pourtour), un spencer et un tablier.
Si j’ai improvisé le tablier sans patron, je me suis offert, pour la première fois depuis très longtemps, un patron historique pour coudre le spencer. Je suppose que j’aurais pu le patronner moi-même avec l’aide des livres de Janet Arnold, mais honnêtement je n’avais pas envie de m’embêter et je n’avais pas le temps de faire plusieurs toiles, j’avais besoin d’efficacité.
J’ai acheté le patron #129 de Laughing Moon (Ladies’ Wrapping Front Spencer) via le site Nehelenia patterns parce que, là encore, je n’avais pas envie de m’embêter à imprimer un pdf. J’aurais peut-être pu le trouver moins cher ailleurs, mais j’avais la flemme de chercher et puisque j’avais déjà commandé sur le site de Nehelenia, je savais à quoi m’en tenir. Le patron est arrivé dans une grande pochette transparente A4 avec les instructions et plusieurs planches de patrons. Chez Laughing Moon, les pièces ne se chevauchent pas et chaque version du patron a sa propre planche donc j’aurais très bien pu les découper directement, mais je préfère être prudente, sait-on jamais si j’ai un jour besoin de coudre une autre taille. J’ai donc tout décalqué sur du papier de soie et coupé le tissu que j’avais acheté spécialement pour l’occasion.
Quand je couds des costumes historiques, j’essaye au maximum d’utiliser des tissus de récupération parce que comme de longs métrages sont souvent nécessaires, cela peut vite revenir très cher. Tout le reste des tissus de la tenue sont de la récup, mais pour le spencer, j’avais envie de motifs colorés et j’ai vu passer un bel arrivage d’indiennes à la mercerie en ligne Henry & Henriette. Les indiennes étaient des tissus très répandus au XVIIIe siècle donc je suis partie de l’idée que la fripière que je vais incarner pouvait très bien avoir récupéré des chutes d’indienne pour couper dedans un spencer, qui demande moins de deux mètres de tissu dans une petite laize. Je n’ai pas fait de recherches sur la question, donc c’est une théorie au doigt mouillé, mais ça me paraît vraisemblable.
Cette indienne était très légère et transparente, mais comme le spencer est intégralement doublé, ça ne posait pas de problème. Pour la doublure, j’ai utilisé diverses chutes de cotons blancs dans mon stock. La veste est du coup, plutôt légère, mais je fais le pari qu’il fera beau et chaud le week-end du 18 mai (pari risqué étant donné la météo actuelle, vous en conviendrez).
J’ai déjà cousu des patrons Laughing Moon (mon premier corset victorien et le pantalon XIXe de Romain) et je trouve que c’est une très bonne marque de patrons. Les pièces ont beaucoup de repères, tout tombe parfaitement, les explications sont très détaillées et les gammes de montage cherchent vraiment à suivre les techniques d’époques. Les patrons sont en anglais et en inch, mais ce n’est pas un problème pour moi. Ma compréhension de l’anglais est correcte et quand j’ai un doute, je vais chercher la traduction du mot en question sur Google. Les marges de couture sont incluses et correspondent à 5/8 inchs (environ 1,6 cm). Quand je couds des patrons en anglais, je colle une bande de masking tape le long de la marque 5/8 de ma machine comme ça je n’ai qu’à la suivre quand je fais mes coutures.
Car oui, les machines à coudre n’existaient pas au Premier Empire, mais j’ai quand même assemblé mon spencer à la machine pour gagner du temps. Il n’y a de toutes façon aucune couture visible grâce à la doublure (on finit par poser les emmanchures de la doublure à la main).
J’ai suivi le tableau des tailles et choisi la taille 12 (qui était déjà la taille que j’avais cousu pour moi précédemment). Pour m’assurer que cela irait au niveau de la poitrine, j’ai fait une toile pour le buste, sans les manches, et comme ça tombait parfaitement, j’ai découpé mon indienne sans faire aucune modification.
J’adore quand un projet couture se passe sans accroc. La couture a été très agréable, j’ai pris mon temps et je suis très contente du résultat. J’ai cousu la version A avec le col froncé. Si j’ai l’occasion de recoudre des costumes Premier Empire, je tenterai sans doute les autres versions de col.
Le tablier, lui, est un grand rectangle coupé dans un châle en lin mélangé vert que ma mère m’a donné l’année dernière. J’y ai juste fait des ourlets et posé deux grandes poches à la main. J’ai ajouté deux liens de sergé noir que je noue sur le devant. Pour éviter que le tablier ne tombe (puisqu’il est porté sous les seins), j’ai cousu des anneaux sur la ceinture du jupon qui permettent de fixer le tablier.
Voilà donc pour cette tenue de commerçante ambulante. On pourrait toujours l’améliorer, mais je pense que ce sera suffisant pour ce week-end de reconstitution. Maintenant je me concentre sur le costume de Romain, qui jouera un bonneteur. Je viens de terminer son gilet (sur lequel je dois broder toutes les boutonnières) et je me suis attaquée à son pantalon, les deux avec des patrons de Laughing Moon. Je vous en reparle bientôt.
D’ici là, je vous souhaite une bonne semaine, à lundi prochain.
Chouette tenue ! Le tablier me plaît bien…
Merci ! 😀