Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouveau blog !
À l’issue de l’incendie qui a touché un datacenter OVH dans la nuit du 9 au 10 mars dernier, le serveur qui hébergeait mon blog « Mode d’Hier et d’Aujourd’hui » a été détruit entraînant la perte de toutes mes données. L’ami qui gère pour moi l’hébergement et à qui appartenait le serveur a pu récupérer une copie du blog au 15 janvier 2021, mais avec des lacunes (images et liens cassés) et un trou de deux mois dans les publications. Je n’ai pu récupérer que 2 articles grâce au cache de Google sur la petite dizaine publiée pendant cette période.
Le travail pour remettre le blog dans son état d’origine était trop conséquent et j’ai décidé de faire table rase pour plusieurs raisons.
La première c’est que je n’ai jamais beaucoup aimé le titre « Mode d’Hier et d’Aujourd’hui », choisi un peu vite en 2011, et que cela faisait un moment que j’avais envie de le changer.
La seconde c’est que je me sentais un peu limitée par la ligne éditoriale de Mode d’Hier et d’Aujourd’hui, qui ne me permettait pas vraiment d’aborder tous les sujets qui m’intéressent ni les travaux d’écriture que je publiais par ailleurs sur un autre blog « Le Papyrophile », lui aussi détruit.
Cet accident malheureux m’a donc permis d’envisager un nouveau projet qui pourrait associer l’ensemble de mes centres d’intérêt et qui ressemblerait davantage à la personne que je suis aujourd’hui.
Ce nouveau projet c’est ce carnet de recherches un peu hybride, qui je l’espère vous intéressera.
Comment parler couture, poésie et anarchie tout ensemble ?
Si vous suiviez Mode d’Hier et d’Aujourd’hui, vous ne voyez peut-être pas vraiment le rapport entre mes réalisations de vêtements ou de costumes 1880 et l’anarchie et vous vous demandez sans doute comment cela va s’articuler.
Moi, la couture et l’anarchie
J’ai commencé à découvrir la théorie politique de l’anarchisme autour de 2016 et cela a eu un gros impact sur mon rapport à la couture. En effet je cousais déjà depuis 2011 sans beaucoup me questionner sur les tissus que j’achetais ou sur ma surconsommation. Par ailleurs, j’achetais toujours mes vêtements dans des grandes enseignes de mode (j’ai beaucoup fait mes courses sur La Redoute) et si mon éveil écologique avait tout juste commencé c’est bien mon éveil politique qui m’a décidée à prendre des mesures concrètes dans ma vie. À partir de cet instant, je me suis efforcée de ne plus consommer de produits reposant sur l’exploitation d’autrui.
Or, je savais déjà coudre, je me pensais capable de réaliser mes propres vêtements, c’était donc l’endroit le plus facile pour moi pour mettre en pratique cette résolution. En cousant je pouvais échapper en partie à l’industrie textile et du même coup éviter de porter des vêtements issus de l’exploitation d’humain·e·s. Ce n’était évidemment qu’un début, imparfait et nourri de ses contradictions (dont nous aurons sans doute l’occasion de reparler dans ces pages), mais c’était déjà ça.
Entendons-nous bien, je crois assez peu au pouvoir des actions individuelles. Nous vivons dans un monde capitaliste qui repose sur l’exploitation de la force de travail d’une grande partie de la population humaine au profit d’une minorité et ce n’est pas le fait de décider individuellement de réduire nos déchets ou de ne plus acheter de fast fashion, qui va changer cela. Mais au même titre que des anti-spécistes sont horrifiés à l’idée de consommer des produits issus de l’exploitation animale, je suis horrifiée que mon confort dépende de l’exploitation d’autres humain·e·s. Ainsi j’ai investi le sujet de la couture pour essayer de limiter mon impact néfaste sur l’industrie textile.
Ma pratique de la couture est donc indissociable de mes convictions politiques.
Quel rapport avec le costume historique ?
Le lien entre mon intérêt de chercheuse pour l’anarchisme et mon goût pour le costume historique est, quant à lui, établi par mon activité principale d’écriture. En effet, depuis début 2020 je me consacre à plein temps à l’écriture de romans et je travaille sur plusieurs projets. L’un d’entre eux est un roman historique qui se situera dans le dernier tiers du XIXe siècle, une période passionnante du point de vue de la diffusion des idées anarchistes dans le monde.
À l’époque de « Mode d’Hier et d’Aujourd’hui », j’utilisais beaucoup mon blog comme carnet de recherches pour conserver mes notes et réflexions (notamment sur la mode en 1880) et c’est cet aspect qui m’a le plus désolée lorsque j’ai appris la destruction du serveur. C’est pourquoi j’ai très vite pensé à créer un nouveau carnet de recherches pour partager mes explorations et en garder une trace (cette fois, je vais être un peu plus rigoureuse sur les sauvegardes néanmoins ^^).
Les recherches que je partagerai ici ne seront donc plus seulement liées à l’histoire du vêtement au sens strict, mais à l’histoire tout court, puisqu’il m’apparaît de plus en plus évident que l’on ne peut comprendre les mœurs d’une période historique (dont fait partie la mode) sans s’intéresser aussi à son contexte politique, économique et social. Or les décennies 1880 et 1890 ont connu des vagues d’attentats anarchistes dans le monde occidental, quels ont été les impacts de ces événements sur l’état d’esprit de l’époque dans les différentes strates de la société ? Ce sont aussi ces questions que j’ai envie de soulever dans les pages de ce blog.
Et la poésie ?
L’écriture étant mon activité professionnelle tout autant que l’une de mes passions, vous comprendrez peut-être que je souhaite la mettre davantage en valeur auprès des personnes qui suivent mes travaux. Dans les deux activités mon approche est la même : refaire et refaire encore, travailler inlassablement pour m’améliorer jour après jour.
Je travaille depuis deux ans maintenant sur un roman contemporain qui, je l’espère, sera terminé d’ici le mois de mai et que j’essayerai alors de faire publier, mais dans l’intervalle j’aime écrire des textes courts, sans prétention (comme des instantanés ou des poésies de lecture), qui constituent une sorte de récréation dans le long et infini travail de corrections que j’ai entrepris. Lorsque l’on travaille dans l’ombre sur quelque chose que l’on ne peut pas montrer, cela peut faire du bien de dévoiler d’autres projets, moins ambitieux, mais qui donnent l’impression que quelque chose avance malgré tout.
Mais tu continueras à publier tes projets couture ?
Il se trouve que la couture (et les arts du fil en général) est une activité que j’adore et dont je ne peux ni ne veux me passer dans ma vie. Si j’ai l’intention de publier davantage de recherche, ma pratique de la couture, de la broderie et du tricot reste essentielle et nourrira les pages de ce nouveau blog, aussi bien en vêtements modernes qu’en costumes historiques.
Ainsi ce carnet de recherches me ressemblera davantage car il abordera mes diverses facettes. J’ai conscience que cela ne plaira pas à tou·te·s les habitué·e·s, c’est comme ça, mais j’espère néanmoins que certain·e·s d’entre vous seront content·e·s de cette nouvelle orientation.
Dans les prochaines semaines/mois j’alternerai la publication de nouveaux articles avec la republication d’anciens issus des archives de Mode d’Hier et d’Aujourd’hui ou du Papyrophile, qui me paraissent valoir le coup d’être remis en ligne. Ce sera notamment le cas de tous mes articles de recherche sur la mode en 1880, dont j’ai heureusement pu récupérer les contenus. Vous me pardonnerez cette redondance, mais ce sera peut-être pour vous l’occasion de les redécouvrir.
À très bientôt sur ces pages, qui s’étofferont beaucoup dans les prochains jours avant de reprendre peu à peu un rythme de publication plus calme (un à deux articles par semaine). Bonne fin de semaine.
Photo de couverture par Yannick Pulver via Unsplash
Bravo pour cette énergie et cette capacité à continuer d’avancer ! Le projet me plaît beaucoup
A très bientôt j’espère !
Merci beaucoup pour ces encouragements Meryem, cela me fait très plaisir ! 🙂
Bonsoir Lucie, je dois être, j’imagine en tout cas, l’un des rares garçons à être inscrit à la news letter de votre blog… Passionné d’histoire que je suis, et d’histoire du costume, en tant que témoin et marqueur psychologique des époques… En plus, je fais partie des « communards » invétérés, pour qui l’histoire de l’Anarchie est intimement liée au 19ème siècle…
Bref, je dispose d’une bonne partie de vos liens et articles conservés, et je peux avec grand plaisir vous les communiquer de nouveau…
A moins que « du passé, vous ne fassiez vraiment table rase » 😉
Bien à vous, de tout coeur…
Bonjour Jacques, merci pour votre message. En principe je dois avoir récupéré mes articles les plus important, mais je reviendrai vers vous si besoin. Merci !
Merci à vous , je suis très intéressée par ce nouveau projet !
Au plaisir de vous lire très prochainement !
Merci beaucoup pour votre commentaire !
oh zut, tu en faisais en partie ?! c’est vraiment moche de perdre tout son travail ! Un blog ça prend du temps …. j’en ai un aussi ! alors le voir parti en fumée comme ça 🙁 mais si pour toi ce nouveau départ n’est que meilleur pour tes futurs projet alors c’est vraiment cool. Je me suis de nouveau inscrite 😉
Hâte de voir tes futurs billets ^^.
Et de la page FB qu’en est-il?
Bonne continuation
Merci Jess, c’est gentil. 🙂 J’ai supprimé ma page FB il y a quelques temps parce que ça demandait trop de temps pour trop peu de visibilité. Maintenant je trouve que FB est devenu un enfer pour les petites pages qui ne payent pas pour avoir de la visibilité et l’interface d’administration est très désagréable. ^^
j’adore ce que vous faîtes
j’apprends beaucoup et votre approche me plaît bien
je suis tombée sur votre ancien blog et malheureusement je n’ai pas pu avoir accès à votre tutoriel pour faire une jupe de 1880,
pourriez vous m’aider svp
mille mercis
cordialement
Aurélie
Bonjour Aurélie, merci ! Ça tombe bien j’ai prévu de reposter l’article du tuto dans la semaine. Si je n’ai pas le temps demain, ce sera sans doute ce weekend. 🙂