Hello ! Avant de publier quelques nouveaux textes ici (je voudrais notamment trouver le temps de travailler sur des poésies de lecture de Voltairine de Cleyre), je vous propose à nouveau une republication. Celle-ci me tient à cœur parce que je l’ai écrite en juillet 2016 après l’enterrement de mon grand-père. Je l’ai légèrement retravaillée pour l’occasion, pour que vous puissiez la (re)découvrir tandis que je me replonge dans ce souvenir triste et doux.
Cette figure mince qui se dresse sur le balcon, les enfants dans la rue lui font des signes. Les adolescents aussi. Les adultes, maintenant, jettent par réflexe un œil au balcon vide.
Le moment du sucre dans le café. La même tasse qui accueille après chaque repas tous les canards des petits-enfants gourmands.
Le café au lit du matin. La porte entrouverte annonce qu’il va bientôt se lever, il faut toujours dire « Bonjour Pépé ».
Plus tard, répondre à la question « Quel est ton problème ? ». Que ce soit un problème ou non, il a toujours un mot pour le résoudre.
À la fin du repas, se disputer. Les enfants doivent demander la permission pour sortir de table tandis que les adolescents s’attardent pour montrer que maintenant ils sont grands.
Adulte, chaque besoin exprimé s’accompagne d’un coup de main financier. Toujours le même à chacun des douze petits-enfants.
Rares promenades avec lui et sa casquette blanche, la plupart du temps il reste dans son garage à bricoler.
L’étanchéité de la terrasse, ce sujet qui a l’air d’avoir duré dix ans dans une mémoire d’enfant.
Le cimetière d’Hérépian, le caveau ouvert et fleuri. Les arrières-petits-enfants qui jouent et qui rient. Les petits-enfants qui rient et qui pleurent.
Il faut rentrer et continuer maintenant.