Costume masculin Premier Empire : gilet et pantalon

Gilet et pantalon Premier Empire - anar(t)chie, journal de bord

Bonjour à toutes et tous ! Vous l’aurez compris, mon printemps est très Premier Empire et je n’ai pas tellement le temps de vous parler d’autre chose. Je continue d’avancer sur les deux costumes complets que je dois coudre pour mon week-end de reconstitution le 18 mai, et je vais vous parler aujourd’hui du gilet sans manches et du pantalon que j’ai cousus à Romain.

Le gilet Premier Empire

Comme je n’ai pratiquement pas d’expérience de la couture de vêtements historiques masculins, j’ai préféré acheter des patrons de qualité pour me guider pas à pas. Pour le gilet, j’ai opté pour le patron #125 Men’s Late Georgian Vest (1795-1817) de Laughing Moon, dont j’ai coupé la version A en taille 42.

Gilet Premier Empire pour homme en piqué de coton blanc

Comme les patrons ont coûté cher, on a essayé de faire avec les tissus disponibles dans mon stock et dans celui de Romain. On a réussi à faire rentrer le patron dans un tout petit coupon de piqué de coton ancien, très beau et très épais, un peu taché, mais comme il s’agit de coudre un costume populaire, ça passe. Seules les parmentures de col ne rentraient pas, je les ai donc coupés dans un drap en lin ancien blanc. Le dos et la doublure sont coupés dans la toile à matelas que j’ai utilisée pour coudre mon jupon de commerçante.

Dos du gilet Premier Empire pour homme

Vous le savez peut-être, les cols tailleurs sont ma bête noire en couture. J’en ai cousu un certain nombre, mais ils ne sont jamais très réussis. Cette fois encore, ça aurait pu être mieux, mais étant donné l’épaisseur de mon tissu, je trouve que je ne m’en suis pas si mal sortie. Ce qui m’a donné le plus de difficultés, ce sont les poches passepoilées. L’opération n’est déjà pas facile en temps normal, mais avec un tissu épais, c’est un vrai cauchemar. J’ai cru que mes ciseaux allaient y passer, la confection de ce costume masculin les a fait beaucoup souffrir.

Les patrons Laughing Moon sont hyper détaillés et très bien expliqués, ce qui rend la couture très agréable. La seule difficulté que j’ai rencontrée (excepté la gestion de l’épaisseur de mon tissu), ce sont les poches. J’ai suivi exactement les instructions et pourtant l’intérieur de la poche ne se retrouve pas dans le bon sens (on voit la doublure rayée alors qu’on devrait voir une parmenture de lin blanc) et je ne comprends pas pourquoi. Je pense qu’il y a une erreur dans les explications entre l’envers et l’endroit du sac de poche, mais ça reste encore un mystère. Ce n’est pas dramatique et c’est à l’intérieur des poches, mais comme elles ont tendance à bailler ça se voit et c’est contrariant.

Tenue d'homme populaire Premier Empire

Comme au Premier Empire, la machine à coudre n’existait pas encore, j’ai fait toutes les finitions visibles à la main, dont la broderie main des 12 boutonnières. Sur ce tissu et avec du fil à coudre car je n’avais plus de coton à broder blanc, je peux vous dire que ce n’était pas une partie de plaisir.

Je n’avais vraiment pas le temps de faire une toile donc j’ai coupé le patron sans aucune modification et… ça passe à peu près. Je pense que le gilet est un peu trop long de bien 5 cm et il aurait sans doute fallu grader entre le 42 et le 40 au niveau de la taille, mais le résultat est quand même plutôt satisfaisant.

Pour les boutons, Romain a choisi des boutons anciens en nacre récupérés dans divers vide-maison. Ils sont donc légèrement dépareillés, mais il faut avoir le nez dessus pour le voir.

Tenue masculine Premier Empire

Le pantalon Premier Empire

Comme pour le gilet, j’ai acheté un patron de pantalon, le #131 Men’s Regency Trousers de Laughing Moon, qui propose 6 versions de pantalons à pont. Nous avons opté pour la version C, appelée Pantaloons.

Vue du pantalon Premier Empire

Pour le tissu, économie oblige, j’ai fait avec ce que j’avais dans mon stock soit le reste du denim stretch de ma combinaison Vipère, mais sur l’envers du tissu. La couleur est vraiment chouette et je pense plutôt vraisemblable, en revanche la matière, elle, ne l’est pas du tout. Ça se voit si on regarde le pantalon de trop près, mais je fais le pari que dans l’ensemble de la tenue ça passera.

J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à coudre ce pantalon, dont j’ai trouvé le patron très intéressant. C’est le deuxième pantalon historique pour homme que je couds (le premier étant un pantalon mi-XIXe siècle) et ce sont des pièces qui me plaisent beaucoup. Elles sont techniques et pleines de petits détails sans pour autant être difficiles, c’est vraiment un régal. Je vous recommande chaudement ce patron et, pour ma part, il est très possible que je le recouse en version « Sailor Pants ». Le seul problème que j’ai noté pour la version C, c’est la taille de la bande du bas de la jambe, qui était trop courte pour faire un rentré et assurer une finition propre. Dans la mesure où Romain incarne un escroc de classe populaire et parce que j’avais la flemme, je n’ai pas recoupé la bande et j’ai seulement surfilé les bords à la main.

Pantalon premier Empire, main dans la poche

Sur ce modèle encore, j’ai fait les finitions visibles à la main et notamment brodé 15 boutonnières (la débauche de boutons sur les vêtements masculins est invraisemblable). Nous avons puisé dans nos stocks respectifs de boutons anciens pour trouver des boutons en céramique qui pourraient faire l’affaire même s’ils sont dépareillés.

Je suis vraiment très contente du résultat et je trouve que le pantalon va parfaitement à Romain. La tenue n’est pas encore finie puisque je dois encore lui coudre un redingote (Tail Coat en anglais), une chemise (celle des photos est une chemise de théâtre qui peut passer, mais je préférerais quelque chose de moins froufroutant), un foulard et un tablier. J’espère donc pouvoir vous parler de la tenue complète lundi prochain. Je commence enfin à voir le bout de ce marathon !

D’ici là, je vous souhaite une bonne semaine avec ce long week-end de pont.

tenue masculine Premier Empire vue de côté

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

6 commentaire

  1. Superbe, et sacré marathon de couture ! Il semble quand même qu’à l’époque les vêtements hommes étaient bien plus taillé que ceux des femmes, non ? C’est vrai que la jupe ne demande pas autant de boutons ou de précision qu’un pantalon… 🙂 En tout cas il sera un escroc bien sapé, ça lui va très bien !

    1. Merci ! Maintenant il va falloir patiner tout ça pour lui donner l’air un peu crado. ^^
      Oui, les vêtements masculins sont très taillés et très techniques, je pense qu’ils n’étaient d’ailleurs pas confectionnés par les mêmes professionnels que les vêtements féminins. C’était un peu ambitieux de me laisser aussi peu de temps pour faire ce costume, heureusement que je suis au chômage en ce moment !

  2. Beau travail de recherche et de réalisation (boutonnières en quantité impressionnante , poches passepoilées ,…..). Le tout avec une certaine urgence . Je suis très admirative .Bravo!

  3. Monsieur est content ? Franchement, je suis épatée ! Le pantalon est vraiment très très bien et le gilet, malgré ses défauts (que je ne vois pas vraiment) lui aussi est réussi. J’imagine que tu es sur les autres pièces en ce moment, hâte de voir le résultat ! Tu te donnes du mal, mais ça vaut le coup en tout cas.

    1. Merci ! Oui, je pense qu’il est plutôt content. La redingote est finie et je suis en train de finaliser la chemise en lin. On a pris des photos avec tous les accessoires hier et franchement ça rend bien. 🙂

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