Un mois de mai sous le signe du costume historique

Nuit des musées au Château de l'Emperi 2023 - anar(t)chie, journal de bord

Bonjour à toutes et tous ! Je ne suis pas du tout régulière ici en ce moment, mais il faut dire que ce mois de mai a été chargé. Plusieurs échéances liées au costume historique m’ont obligée à mettre en pause à peu près tout et je commence seulement à voir le bout de ce petit marathon. Reste à savoir si je vais réussir à me remettre en mouvement après ça, notamment question écriture…

Depuis mon dernier article, où je vous montrais le pantalon fin XIXe siècle cousu pour Romain, j’ai repris une vieille robe à crinoline pour lui donner un coup de neuf et j’ai entamé un gros projet de robe de jour 1908, qui est maintenant à peu près terminé. Je prévois un article très détaillé sur le costume 1908 parce que j’ai pris des photos tout au long du processus, mais j’attends d’avoir des photos du costume porté en situation. En attendant, j’avais envie de revenir ici vous montrer le nouvel habillage de mon chapeau 1860 pour accompagner ma vieille crinoline de promenade cousue en 2013.

crinoline de promenade
La crinoline de promenade dans son état de 2013

Mi-mai, j’ai participé à la Nuit des Musées à Salon de Provence avec l’association Coudre l’Histoire, sur le thème Napoléon III. Comme je n’avais pas le temps de coudre un nouveau costume, j’ai ressorti ma crinoline de promenade, dont les finitions laissent franchement à désirer, mais qui reste quand même très mignonne.

Je voulais seulement faire deux modifications au costume existant : raccourcir la longueur du jupon qui dépassait un peu sous la jupe, et retravailler le chapeau, qui en l’état n’était pas assez froufroutant au goût du Second Empire.

Ça fait maintenant plus de dix ans que je couds des costumes historiques et j’ai fini par apprendre que la véracité d’un costume peut se jouer à quelques fleurs ou décorations sur un accessoire. Ce sont ces détails que l’on peut avoir tendance à négliger en débutant, mais qui changent en fait tout à une tenue et qui valent vraiment la peine qu’on y consacre du temps. Par chance pour moi, dix ans de costume historique veulent aussi dire 10 ans de stock de tissus et de mercerie, je n’ai donc eu qu’à piocher dans mes diverses boîtes de trésors pour tenter cette restylisation de mon chapeau.

Dans ce genre de cas, je vais chercher l’inspiration dans mes livres de costume et j’ai notamment utilisé comme « modèle » un chapeau reproduit dans le catalogue de l’exposition L’Impressionnisme et la mode du Musée d’Orsay. Comme j’avais beaucoup de fleurs en papier pour ma toilette de bal 1880, j’en ai prélevé quelques unes pour faire comme une couronne à l’intérieur de la capote en plus des décorations cousues sur le dessus. J’ai cousu tous les éléments à la main sur la paille faute de savoir comment m’y prendre autrement. C’est toujours une galère, mais ça a le mérite de ne pas prendre trop de temps.

Je fais partie des gens qui adorent les chapeaux et je trouve les capotes du Second Empire à la fois délicieusement adorables et ridicules. Autant vous dire, donc, que j’étais ravie du résultat !

costume de promenade Second Empire
Vous excuserez cette lumière affreuse, c’est le problème quand on fait des sorties de nuit…

Pour parfaire la tenue, je m’étais efforcée de me faire une coiffure historique à l’aide de rajouts de cheveux, ce qui prend nécessairement plus de place dans la capote que ma coupe courte de tous les jours. Il faudrait que j’observe davantage de photos et tableaux pour me faire une meilleure idée de la profondeur attendue de la coiffure…

petit groupe Second Empire au Château de l'Emperi
Vous reconnaissez à droite Romain dans son nouveau pantalon cousu main. Le reste de sa tenue est issue de ses propres placards. À gauche, notre compagne porte un costume d’arlésienne Second Empire cousu par une membre de l’association Coudre l’Histoire

Idéalement, il aurait fallu que je porte un deuxième jupon pour mieux cacher les cerceaux de la crinoline devant, mais je l’avais prêté à quelqu’un. De toute façon ce costume est très perfectible : la chemise Garibaldi ferme à peine et le boléro plisse affreusement…

En tout cas, et malgré ses nombreux défauts, j’ai vraiment beaucoup aimé reporter cette robe. J’adore les robes à crinoline et j’ai bien envie de m’en recoudre une ou deux avec mes compétences d’aujourd’hui.

Photo de groupe Coudre l'Histoire au Château de l'Emperi, Nuit des musées 2023
Une partie du groupe de Coudre l’Histoire dans la cour du Château de l’Empéri

Depuis le début du mois de mai, j’ai vraiment pris du plaisir à me replonger dans le costume historique et à obtenir des rendus satisfaisants, aussi bien pour cette capote 1860 que pour la robe 1908 dont je vous parlerai bientôt. Ça faisait longtemps que j’avais perdu le goût de coudre des costumes et il est revenu au détriment de tout le reste. J’espère qu’il va rester dans les parages pour avancer ma toilette de bal 1880, mais en restant dans des proportions plus raisonnables, histoire de mener tous mes loisirs de front. Bref, j’essaye en tout cas de revenir rapidement vous parler Belle Époque. Bon dimanche !

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

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