Une jupe culotte 1936 pour une sortie en tandem

La saison de la reconstitution historique étant terminée pour moi cette année, il est temps de vous parler enfin du seul nouveau projet costume cousu cet été, qui m’a permis de commencer à explorer une nouvelle période historique.

Tout a commencé l’année dernière, quand on nous a prêté un tandem pour la fête de la Libération de Salon de Provence. J’ai toujours détesté le vélo et assuré qu’on ne me ferait plus jamais monter sur cet engin du démon, mais il faut croire que les gens changent…

L’été dernier, je suis donc montée sur ce tandem prêté, j’ai pédalé derrière mon amoureux et j’ai trouvé l’expérience très sympathique. Il faut dire que l’ambiance du défilé est bonne à Salon, le public super encourageant et à chaque démarrage en côte, j’avais l’impression d’être en train de faire le tour de France. Bref, cette petite aventure a fait germer une idée : et si nous achetions un tandem des années 1930 pour pouvoir faire des sorties historiques avec ?

Tout s’est décidé au début de l’été. Romain s’est motivé un matin et il a fait des recherches de tandems anciens sur le Bon coin. Nous en avons trouvé un en bon état et à un prix raisonnable à Hyères. Après l’aventure que ça a été de le ramener de Hyères sur le toit de la voiture, fixé à une palette (c’est très long un tandem et pas très pratique à transporter), Romain a fait les premières réparations fonctionnelles nécessaires avec ses copains fans de vélos vintage.

Il est encore en phase de rénovation car il reste plusieurs modifications à faire dessus, mais nous avons tout de même pu le sortir deux fois cet été : la première pour la Libération de Salon de Provence en costumes années 1940 et la seconde pour la fête du Temps Retrouvé de Maussane les Alpilles en costumes 1936.

Notre objectif est de reconstituer un couple de l’été 1936 qui part pour les premiers congés payés après avoir participé aux grèves ouvrières, mais comme pour toute nouvelle période à explorer, nous avons encore pas mal de recherches à faire.

Les tenues que nous avons sorties à Maussane n’étaient donc que des évocations qui devront être améliorées au fil du temps.

Cet été, après deux semaines de travaux, je n’avais pas du tout le temps de me pencher sur le costume de Romain, qui a fait avec ce qu’il y avait dans ces placards. Après avoir observé plusieurs photographies des années 1930, je pense qu’il n’aurait pas dû porter de gilet et rester plutôt en bras de chemise. On essayera d’améliorer son costume l’année prochaine.

Pour ma part, j’avais en tête la silhouette que je voulais : une jupe culotte et un petit pull tricoté main, mais je n’ai malheureusement pas eu le temps de terminer le pull à temps (je vous en parlerai dans le prochain article) et j’ai donc dû me rabattre sur une chemise ancienne retrouvée par ma mère dans sa maison de famille. Cette chemise a probablement été cousue par une couturière dans les années 1960, elle est dans un tissu synthétique horrible à porter donc vraiment pas idéale pour faire du vélo, mais je n’ai pas eu le temps de trouver ou faire mieux.

Pour la jupe culotte, j’ai fait quelques recherches de patrons vintage, mais je n’ai pas encore trouvé mon bonheur et je me suis rabattue pour l’instant sur l’adaptation d’un patron moderne : le pantalon de la combinaison Félicie de Make my Lemonade auquel j’ai ajouté des pinces dos, une ceinture large et que j’ai raccourci. Je ne suis pas hyper convaincue par le rendu. J’ai été très hésitante sur le moyen de le fermer et j’ai finalement opté pour des crochets.

Pour le tissu, je ne savais pas trop quoi prendre. En feuilletant plusieurs magazines féminins de l’été 1936 sur Gallica, j’ai eu l’impression qu’il y avait beaucoup de jupes blanches, j’ai donc profité de mon passage à Paris cet été pour faire un tour aux Coupons de Saint Pierre où j’ai trouvé un sergé de coton pas trop épais, mais je pense qu’il manque quand même de souplesse pour ce modèle.

J’ai également manqué de temps pour trouver des accessoires vraiment appropriés donc j’ai fait avec ce que j’avais. Les bottines que je porte sont des reproductions des années 1920 de Memery shoes. Je les adore et je les porte dans la vie de tous les jours, mais j’aurais préféré avoir des petites chaussures basses lacées (genre derbies). Je guette ce genre de modèles en vide grenier, mais je n’en ai pas encore trouvé. Le chapeau non plus n’était pas idéal. La forme était bonne, mais je pense qu’il est un peu trop grand pour la mode de l’époque. Il avait au moins le mérite de me protéger du soleil.

J’étais en revanche très contente de ma coiffure au début de la journée, ce qui n’est vraiment pas évident quand on a comme moi les cheveux très courts. J’ai réussi à bricoler quelque chose grâce à mes fidèles rajouts à clips, c’est à chaque fois une immense fierté ! ^^

C’était en tout cas très chouette de commencer à explorer une nouvelle période historique. Il y a encore pas mal de choses à améliorer, que ce soit sur le tandem ou dans nos costumes, mais nous étions, je trouve, très beaux !

Je m’arrête ici et je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour vous parler tricot avec deux projets terminés à vous montrer. Bonne semaine !