Bonjour à toutes et tous ! Avant de pouvoir reprendre le fil des publications liées au costume historique sur ce nouveau blog, je me rends compte que je dois d’abord republier un certain nombre d’articles qui présentent un peu l’historique de mes recherches et réalisations pour que cela soit plus cohérent. Comme je me consacre en ce moment aux dessous 1880, je republie ici les articles les plus récents qui leur sont consacrés. Encore une fois, pardonnez cette redondance, mais ce sera plus simple ensuite pour faire des renvois. 🙂
Me voilà donc partie pour vous documenter avec un peu plus de rigueur que précédemment les étapes de création de mes dessous 1880. Dans cet article, je vais beaucoup me baser sur la rapide recherche que j’ai faite sur La Mode Illustrée de 1880, je vous invite donc à aller lire mon article précédent si ce n’est pas déjà fait.
Aujourd’hui je vais vous proposer un état des lieux de ma garde-robe de dessous 1880 actuelle et de ce que j’ai prévu pour l’améliorer et l’alimenter. Cela nous fera ainsi une base à laquelle nous référer quand je ferai des points étapes. Je dis « nous » parce que je me sers beaucoup de ces articles. Ayant une assez mauvaise mémoire (et les projets de costumes s’étalant souvent sur plusieurs années) c’est vraiment très utile de pouvoir relire d’anciens articles dans lesquels je retrouve des informations que j’avais oubliées : patrons utilisés, modifications effectuées, recherches précédentes… À chaque fois que je relis un vieil article j’ai beaucoup de gratitude pour la Lucie du passé qui avait pris le temps de tout consigner (même si par moments, j’aurais aimé un peu plus de précision dans les informations).
Bref, commençons…
La chemise
Ma chemise 1880 a été faite d’après un patron du livre Fashion of the Gilded Age de Frances Grimble, « Chemise with Narrow Shoulders » issue d’un ouvrage de 1883, Complete Guide to Ladie’s Garment Cutting. Si la forme générale est satisfaisante, c’est la décoration qui laisse à désirer.
En faisant ma recherche sur les chemises en 1880, j’ai trouvé un modèle qui ressemble un peu à ma chemise et dont j’ai décidé de m’inspirer pour la décoration. J’ai donc défait la dentelle et l’entre-deux, qui ne convenait pas et j’ai décidé de festonner les bords de l’encolure et des emmanchures avec de la broderie à la main. Je réutiliserai ensuite la même dentelle (un galon de tulle brodé qui me paraît historiquement acceptable) pour l’encolure et les emmanchures.
Je n’ai malheureusement pas assez de dentelle pour la froncer (comme je pense qu’elle devrait l’être) et encore moins pour l’utiliser aussi en bas de la chemise. Actuellement le bas est orné de trois plis religieuses. À mon avis la décoration du bas devrait être assortie à la décoration de l’encolure et des emmanchures (donc avoir des festons brodés et de la dentelle), mais puisque les plis actuels me plaisent tels quels (ils ont été plutôt bien faits et cela rend assez bien avec la forme légèrement en corolle de la chemise), j’accepte de ne pas avoir une chemise 100 % crédible pour ce modèle.
Je dis ce modèle, car j’ai l’intention de me coudre une autre chemise, avec manches cette fois et moins décolletée, car c’est ce genre qui me paraît davantage la chemise « de base » que l’on porte sous sa robe pour aller faire ses emplettes du matin. Je ferai cette deuxième chemise dans un drap de coton et je l’ornerai de plis et de dentelle anglaise (peut-être brodée main, mais nous verrons). Une chemise de ce type peut-être :
Pour l’instant néanmoins je me concentre sur les retouches de ma première chemise, que j’ai déjà commencées. J’ai tracé les festons et tout juste commencé la broderie. Comme ma dernière expérience avec les festons remonte à très loin et n’avait pas été une franche réussite, j’espère que je m’en sortirai mieux cette fois ci, mais je ne m’attends pas à une grande régularité.
Le pantalon
Le dernier pantalon que je m’étais fait était pour porter sous une robe à crinoline (1850-1860 donc) et avait été cousu à partir d’un patron du commerce (mais je ne sais plus lequel). Par ailleurs je m’étais trompée à la découpe, ayant tracé deux jambes identiques et non en miroir. Je vais donc me coudre un pantalon 1880 d’après le patron disponible dans Fashion of the Gilded Age, toujours issu de l’ouvrage Complete Guide to Ladie’s Garment Cutting de 1883. Je comparerais avec mon patron victorien pour voir si les différences sont importantes ou non.
Concernant la décoration, je souhaite me baser sur un modèle particulier de La Mode Illustrée d’août 1880 avec un peu de dentelle, des plis nervures et un ruban que l’on voit en transparence à travers le tissu. Celui-ci :
Le corset
Si mon corset piqué 1880 est actuellement dans un état satisfaisant, je voudrais tout de même en finir la décoration (de la broderie au point de croix) et lui adjoindre un nouveau laçage.
Ce modèle a encore été copié dans le livre de Frances Grimble, c’est le modèle « Corset for Young Ladies », qui avait l’avantage pour moi de se lacer devant, mais auquel j’ai ajouté des bretelles et que je n’ai pas baleiné. À la place je l’ai piqué autour d’une couche de molleton pour avoir quelque chose de plus souple. Depuis que je lui ai ajouté un gousset cordé (prévu dans le patron d’origine) il me paraît assez confortable pour moi, mais je préfère préciser ici qu’il est prévu pour des jeunes filles entre 12 et 17 ans, soit clairement plus jeunes que la garde-robe que j’ai prévu de coudre.
C’est pourquoi j’ai bien envie, un de ces jours, de me coudre un corset baleiné plus paré avec un busc cuiller, peut-être un peu inspiré de celui que porte Nana dans le tableau d’Édouard Manet. Cependant il ne s’agit que d’une envie lointaine, il est peu probable que je l’envisage sérieusement avant 2022.
Le cache-corset ou « corsage de dessous »
Le corsage de dessous, tel qu’on le trouve mentionné dans La Mode Illustrée en 1880, n’est pas encore un élément présent dans ma garde-robe, mais il me paraît indispensable d’en réaliser un. Pour le moment je ne me suis pas trop penchée sur mes envies donc nous y reviendrons un autre jour.
Le(s) jupon(s)
Mes recherches sur les numéros de 1880 de La Mode Illustrée m’ont permis de mettre en lumière la forme générale des jupons cette année là et de m’apercevoir que mon propre jupon ne collait pas vraiment à cela. En effet, en me basant encore sur le livre de Frances Grimble, j’ai cousu le modèle du « Muslin Petticoat » proposé dans le Harper’s Bazar de septembre 1882, qui est composé de volants sur l’arrière pour apporter davantage de volume. Or si les robes commencent, en 1882, à prendre de l’ampleur à l’arrière, elles restent, en 1880, assez près du corps. Comme je cherche vraiment à coudre une garde-robe de l’année 1880, il faut que je retravaille la forme de mon jupon pour lui donner une coupe plus cohérente avec la période et avec son utilisation probable.
Puisqu’il est cousu dans un coton assez fin, je vais m’inspirer des modèles de jupons en percale de La Mode Illustrée (à porter plutôt en fin de journée voire en soirée) pour reprendre le mien. Par exemple celui-là :
Cela veut donc dire qu’il me faudra un deuxième jupon, pour le début de journée cette fois, et donc plutôt inspiré des modèles de jupons en flanelle. J’ai dans mon stock plusieurs mètres de coton gratté noir (ce qui, d’aspect, peut s’approcher de la flanelle) il est donc possible que je l’utilise pour un jupon « de tous les jours ». Ce qui m’ennuie avec le noir c’est que je doute un peu qu’il soit utilisé uni sur des jupons du quotidien, il aurait sans doute mieux valu un gris ou un « havane ». Cela dit, en relisant mes anciens articles sur la garde-robe idéale de la Parisienne en 1880 (que j’essayerai de republier bientôt), j’ai vu que les jupons du matin pouvait être aussi rayés noirs et blancs. J’hésite donc à coudre des bandes de tissu blanc sur mon coton gratté noir pour un résultat plus proche de ce qu’on aurait pu trouver à l’époque.
Sur ce sujet, n’hésitez pas à me donner vos avis et à partager vos connaissances.
Voilà pour ce long état des lieux et les projets que j’aimerais mener à bien dans les prochains mois. Je sais bien que les dessous ne sont pas ce qu’il y a de plus enthousiasmant à regarder pour vous, mais c’est vraiment capital je pense pour atteindre la bonne silhouette, ce à quoi j’ai toujours échoué jusqu’à présent. Comme dit Mary Poppins « pour bien faire, il faut bien commencer ». 😉
Bref, j’espère que cet article vous aura intéressé·e et je vous dit à bientôt pour d’autres aventures couture ou tricot !