Bonjour à toutes et à tous ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous donner quelques nouvelles de mon jupon 1880 qui, même s’il n’est pas encore terminé, commence vraiment à prendre forme.
Pour rappel, j’ai repris récemment mon projet au long cours de confection d’une garde-robe complète de l’année 1880 et je prends enfin le temps de me faire des sous-vêtements satisfaisants. Ainsi, j’ai décidé de reprendre un jupon réalisé il y a quelques années pour qu’il soit plus approprié à l’année visée.
En effet, si la version initiale de ce jupon avait bien utilisé un patron historique (reproduit dans le livre de Frances Grimble, Fashions Of The Gilded Age), il m’a semblé, au cours de mes recherches récentes, que ce type de modèle correspondait davantage à une mode postérieure (celle de l’année 1882 vraisemblablement), où l’arrière des robes commence à prendre un peu d’ampleur, tandis qu’en 1880 les jupes restent relativement plates et près du corps.
Dans ma recherche iconographique sur les dessous de La Mode Illustrée en 1880 (à consulter ici), j’ai noté qu’aucun des modèles de jupons ne présente de volants à l’arrière. Attention, cela ne signifie pas qu’il n’y avait pas de tels jupons en 1880 (puisque mon échantillon de recherche est trop limité pour permettre de tirer des conclusions générales), mais il me semble en revanche que c’est le signe de ce qui est à la mode cette année-là, à savoir des jupons plutôt simples, juste un peu plissés à l’arrière.
Ainsi j’ai décidé de défaire les volants de mon jupon (ainsi que sa dentelle qui ne me plaît plus du tout) et d’ajouter un pan dans le dos qui permettrait d’avoir un peu plus de tissu à l’arrière pour le froncer sur la ceinture.
Heureusement, il me restait des chutes du tissu utilisé, mais un peu biscornues puisque j’avais fait l’erreur de couper mes volants dans le biais. Notez qu’en 1880, il est plus vraisemblable que les volants d’un vêtement soient coupés dans le droit fil, car cela permet d’économiser le tissu, qui était très cher.
Ainsi j’ai donc dû utiliser 3 pièces de chutes différentes pour assembler mon pan supplémentaire, dont une qui présente les rayures dans le mauvais sens (parce que cela ne se voit pas sur les photos, mais ce coton est rayé et finement ajouré). On n’y voit que du feu et cette économie de tissu grâce au piéçage est, elle, tout à fait vraisemblable historiquement.
En revanche, j’ai laissé en l’état les ourlets déjà cousus à la machine parce que mon perfectionnisme ne va pas jusque là. Je n’ai pas non plus amélioré les finitions intérieures qui sont quand même un peu cracra (les marges sont simplement ouvertes au fer et surfilées). De près, on voit que le jupon a vécu. Les anciennes coutures ont laissé des petits trous dans le tissu, mais rien de dramatique pour mon usage minimal de ce vêtement (c’est-à-dire le prendre en photo…).
Décorer mon jupon 1880
Pour ce qui concerne l’ornementation du jupon, je me suis largement inspirée de la gravure de La Mode Illustrée ci-dessous. J’ai décidé de conserver le volant du bas du jupon (je l’ai juste un peu rallongé pour avoir un beau volume au fronçage) et de réaliser deux petits plis nervures horizontaux le long de l’ourlet. J’ai cousu ces plis à la main, parce que je trouve le résultat beaucoup plus propre ainsi, en revanche, j’avoue que je les ai façonnés à l’œil sans mesurer ce n’est donc pas très régulier. Ceci dit comme le volant est assez froncé ça ne me paraît pas choquant.
La prochaine étape sera de coudre à la main un ruban au dessus du volant pour masquer la couture (il n’est qu’épinglé sur les photos), puis d’ajouter un volant de broderie anglaise sous celui qui est déjà en place.
Vous constaterez que ma version est beaucoup moins resserrée sur l’arrière que sur la gravure, notamment parce que j’ai fait ma coulisse jusqu’à la couture de côté, ce qui n’est pas le cas sur le modèle du jupon en percale. Je verrai en l’essayant si cela mérite d’être modifié. Actuellement, je confesse que j’ai utilisé un élastique pour froncer le dos du jupon après avoir perdu deux fois un ruban à l’intérieur de ma coulisse. Là encore je verrai s’il faut le modifier à l’usage.
Après avoir cherché des broderies anglaises sur Internet (il m’en faut un grand métrage – minimum 3 mètres – et une largeur d’environ 10 cm), je me suis dit que je ne trouverais pas mon bonheur ni en neuf ni en ancien, et que j’allais plutôt la broder moi-même. Me voici donc lancée dans une longue entreprise de broderie, qui m’enthousiasme beaucoup. Pour l’instant je n’ai que découpé les bandes de tissu blanc et fabriqué le gabarit de mon motif. La suite au prochain épisode donc…
La prochaine fois que je vous parlerai de ce jupon, j’espère qu’il sera complètement terminé avec son volant de broderie anglaise et que je vous le montrerai même porté. Il se peut aussi que d’ici là, j’aie cousu un pantalon coordonné, à voir…
À terme, j’aimerais aussi ajouter à ce jupon une traîne amovible, comme sur la gravure. Cette traîne me permettra de pouvoir utiliser le jupon dans différents contextes sous des jupes de longueurs différentes (sans traîne sous une robe d’après-midi et avec traîne sous une toilette de dîner par exemple). Cela me permettra de finir d’écouler toutes les chutes de ce tissu !
Voilà, je m’arrête ici pour ce déjà long article et je vais de ce pas continuer le travail sur ce jupon 1880 car j’ai très hâte de le terminer ! À bientôt.
Félicitations pour la qualité de votre travail, ainsi que pour votre passion…. Et pour la qualité de votre écriture…
Rare de nos jours… Je suis sous le charme 😉
Bien à vous, Charles.
Merci pour ce gentil message Charles !