Rétrospective de costumes : deuxième moitié du XIXe siècle

Rétrospective costumes 1850-1880 - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

Bonjour à toutes et tous ! Je suis en retard par rapport à mon planning auto-administré d’un article par semaine, mais je peine en ce moment à trouver l’énergie pour quoi que ce soit. Initialement, je voulais vous proposer un article de réflexion sur la couture comme acte politique, mais je n’ai pas eu le temps de l’écrire donc je le mature encore un peu avant de vous le délivrer. 🙂

À la place, je vous propose la suite de ma rétrospective de costumes historiques, en me concentrant aujourd’hui sur la deuxième moitié du XIXe siècle, période que j’ai beaucoup explorée ces dernières années (mais vous allez voir pourtant que les costumes terminés et réussis ne sont pas légion).

Le temps des crinolines : 1850-1860

Le tout premier costume que j’ai réalisé était un corset XIXe, destiné à être porté sous une robe à crinoline pour un jeu de rôle grandeur nature (GN). Je suis incapable de me rappeler la date exacte où j’ai commencé la couture, mais je crois que c’était en 2009.

Ce corset est issu d’un kit « corset victorien » acheté sur le site Alysse Créations. J’en avais été très contente, mais s’il se révèle assez peu « sablier » pour un corset de la deuxième moitié du XIXe siècle (et notamment pas franchement adapté pour des costumes 1880).

Quelques temps plus tard, j’avais entrepris de me faire une panoplie de dessous à porter sous une crinoline, à savoir la chemise, le pantalon, un nouveau corset (sans goussets de poitrine cette fois), un jupon à cerceaux et un jupon orné de ravissants plis nervures, mais beaucoup trop long.

Vous ne le remarquez peut-être pas sur ces photos, mais ce qui pêche dans tous mes costumes jusqu’en 2017 environ, ce sont les finitions. À l’époque j’avais l’impression qu’il fallait absolument tout pouvoir faire à la machine et que des points à la main ne seraient pas solides. Bien fausse impression de débutante en couture, j’ai clairement changé ma vision des choses depuis. ^^

Ma toute première robe à crinoline, réalisée pour le GN dont je vous parlais plus haut a été cousue de manière assez craspouille d’après un patron Simplicity, mais je la trouvais tout de même assez classe. Si j’avais été capable d’adapter le patron pour corriger les emmanchures et si j’avais porté un jupon par dessus mon jupon à cerceaux (le jupon à plis nervures est postérieur), elle aurait beaucoup mieux rendu.

Autour de 2011-2012, j’étais prise d’une réelle frénésie de crinolines. Je les adore toujours, mais je n’ai plus assez de temps, ni assez d’argent pour en faire autant que je le voudrais si j’écoutais toutes mes envies.

La robe suivante, toujours dans cette frénésie de crinolines, est, du point de vue de la construction, bien plus historique. Cousue en 2012, j’avais gagné en compétences d’observation, mais mes compétences en termes de finitions étaient toujours insuffisantes. De mémoire, j’avais patronné la jupe moi-même, mais je m’étais servie, pour le corsage, du livre de Janet Arnold Patterns of Fashion, reproduisant des patrons d’époque. Pour tout vous dire, je suis assez impressionnée par la qualité de ce corsage, encore aujourd’hui (même s’il ne faut pas regarder les finitions de trop près). L’avantage que j’avais, à l’époque, était de vivre encore chez mes parents et d’avoir l’aide de ma mère, elle-même couturière, pour les ajustements. Il faut reconnaître que ça change tout.

crinoline au bal de Meudon
Et une photo pendant le bal de Meudon où j’avais pu porté cette robe (la seule et unique fois où je l’ai portée). Vous remarquez que le taffetas synthétique ne pardonne pas la lumière électrique…

Après ces costumes du début des années 2010, on fait un bond dans le temps pour une tenue terminée très récemment, pendant le 1er confinement début 2020. J’avais cousu la jupe depuis plusieurs années (en 2015 je crois), mais je n’avais jamais entrepris de faire le corsage. J’ai donc profité des deux mois de confinement pour finir ce costume (et me remettre au costume historique que j’avais franchement laissé de côté depuis le début de ma thèse).

Vous avez donc sous les yeux une tentative de tenue populaire 1850, inspirée par une photo de femme internée trouvée sur Pinterest et dont j’ai perdu les références. Si j’aime bien ce costume, je suis néanmoins plutôt insatisfaite des ajustements du corsage. J’y ai passé du temps, mais encore insuffisamment !

Ce costume n’a pas connu de sortie depuis le jardin de banlieue du confinement, il faudrait que je le termine et que je trouve une occasion de le mettre…

Les tournures fantaisistes

Avant de faire des recherches plus précises sur la période 1877-1883, j’ai cousu trois robes à tournure qui n’ont d’historique que le nom et qui me font même un peu honte aujourd’hui (comme la plupart de mes costumes passés, il faut bien le dire).

La première est une robe d’après un patron Burda, qui a un côté très western Hollywoodien.

Tout n’était pas à jeter dans ce costume : j’ai gardé la jupe (qui était en soie sauvage et dentelles anciennes !) et je l’ai retaillée d’après un patron plus historique pour l’utiliser pour mes nouveaux costumes 1880. Le corsage a, quant à lui, été vendu à une GNiste.

Après la période « crinolines », il y a donc eu la période « tournures » et cette tentative de tournure de bal que je n’aimais déjà pas à l’époque et que je n’aime toujours pas. Je ne sais plus du tout ce que j’en ai fait. Je l’ai peut-être vendue, mais sans certitude.

Cette dernière « tournure fantaisiste » est en fait une des plus anciennes robes que j’aie réalisée pour le mariage d’un couple d’amis en 2010. Cependant, elle a connu, depuis sa première version, plusieurs évolutions visant à la rendre un peu plus historiquement correcte (même si je ne peux malheureusement pas faire de miracles avec la forme des pièces, assemblage de patrons Burda qui n’avaient rien d’historique à la base)

Il ne me reste pratiquement plus de tissu (la mariée m’avait donné tous ses stocks de tissus des robes des demoiselles d’honneur) donc je crains de devoir la laisser en l’état, même si j’aimerais beaucoup pouvoir recouper des pièces devant d’après patron historique. On verra si je tente une cinquième version.

Le projet Natural form : 1877-1883

En dehors des dessous, que j’ai déjà publié ici et dont j’ai longuement parlé, il n’y a qu’un projet à peu près fini, que je puisse vraiment vous montrer, le reste étant encore à l’état de projets inachevés.

Il s’agit d’une toilette d’après-midi estival, que je me suis dépêchée de finir pour participer à un jeu de rôle grandeur nature en 2015. L’avantage de ce GN, c’est qu’il m’a forcée à finir ce costume, l’inconvénient, c’est que je l’ai bâclé. La base est correcte, elle repose sur des recherches historiques et elle a du potentiel, mais je dois la retoucher en plusieurs endroits et particulièrement au niveau de l’emmanchure qui ne va pas du tout. En tout cas, il est prévu que je la retravaille, elle fait partie de mon programme donc vous devriez la revoir plus en détails par ici.


Voilà pour cet aperçu de mes costumes de la deuxième moitié du XIXe siècle. Aucun ne me donne réellement satisfaction, mais je remarque les progrès que j’ai fait en 10 ans (comme les difficultés que je rencontre toujours…). J’espère pouvoir consacrer un peu plus de temps au costume historique dans les prochains mois.

D’ici à ce que je vous parle de la suite de mon corsage de base 1880, j’essaye de revenir bientôt pour vous parler tricot. Bonne semaine !

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.