[Journal d’écriture] Terminer

Journal d'écriture : terminer - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

14.01.22. Il y a quelques mois, peut-être deux, peut-être trois, j’ai terminé une version qui me paraît correcte de mon premier roman, Des traces. Ce projet commencé en février 2019 fut long, laborieux et douloureux. Il m’a beaucoup appris comme causé beaucoup d’insatisfaction, mais je peux dire aujourd’hui qu’il est terminé.

Il ne reste plus qu’une étape à franchir pour qu’il puisse vraiment se détacher complètement de moi, vivre sa vie et me laisser l’espace de me consacrer à autre chose : rencontrer des lecteurs et lectrices divers.

Les difficultés du monde de l’édition étant ce qu’elles sont, je ne suis pas certaine d’arriver à faire publier ce premier roman en bonne et due forme, d’autant que je ne souhaite pas consacrer trop de temps ni d’énergie (et encore moins d’argent) à démarcher des dizaines de maisons d’édition, qui mettent des mois à vous répondre des lettres impersonnelles à base de « malgré sa qualité, nous ne pouvons donner suite… ». Bullshit.

Comme je l’évoquais dans mon bilan 2021, il est probable qu’à défaut de publication officielle, mes romans atterrissent ici, dans la section « Écrire » de ce blog, pour vous permettre de les lire, si vous en avez envie.

Je le mets au pluriel parce que je me suis aussi aperçue récemment que tous mes projets inachevés prennent une place trop importante dans mon esprit et qu’il est temps de vider un peu le disque dur de ma mémoire. J’en ai assez de tous ces projets qui pèsent parce que je ne peux pas complètement les lâcher. Il faut donc les terminer, puisqu’ils m’enthousiasment encore assez pour le faire, et ainsi faire de l’espace et y voir un peu plus clair.

J’ai donc repris l’écriture d’un autre roman – celui que je vous avais dit avoir abandonné -, pour le faire sortir de ma tête. Je n’ai pas d’autre ambition qu’en faire un livre plaisant à lire avec des personnages attachants et laissez-moi vous dire que c’est déjà un objectif assez difficile à atteindre.

Je reprends donc l’écriture de romans, malgré ce que j’avais un peu laissé entendre dans mon bilan, parce que c’est, je crois, l’activité qui me met le plus en difficulté et l’une de celles de toutes mes pratiques créatives qui me stimule le plus intellectuellement. Or je sens que cette sortie de zone de confort est aussi une chose dont j’ai besoin pour me sentir bien.

Peut-être ce nouveau roman trouvera-t-il une maison d’édition, peut-être pas. En tout cas, je me donne pour objectif d’avoir terminé le premier jet d’ici juin 2022 (il est déjà avancé aux deux tiers). Ce premier jet nécessitera probablement un très long travail de réécriture et de corrections donc inutile d’espérer en lire quelque chose avant 2024 à mon avis, car je suis une personne lente.

En ce début d’année j’ai réalisé qu’il me fallait du temps. Je n’étais pas une enfant ou une adolescente en avance, je ne suis pas une adulte qui l’est davantage. J’ai bientôt 36 ans et je commence seulement à intégrer certaines choses que des gens de dix ans de moins que moi ont déjà commencé à mettre en pratique depuis longtemps. C’est la vie, et il faut bien que j’apprenne à me contenter de ce que je suis.

Je m’attelle donc à la tâche : terminer un autre roman, puis un autre sans doute et un autre encore. Et peut-être qu’un jour vous en lirez un ou deux ou trois et vous trouverez ça bien.


Photo de couverture par Mikołaj via Unsplash

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