Bonjour à toutes et tous. Je ne sais pas si je pourrai vous poster cet article depuis mon lieu de vacances car le wifi sur mon ordinateur est extrêmement aléatoire, mais je tente malgré tout. Je me suis dit qu’il y avait longtemps que je ne vous avais pas parlé de processus d’écriture sur ce blog, or c’est une activité qui m’occupe beaucoup (dès que je ne suis pas en train de travailler pour gagner de l’argent en fait).
Compte tenu des difficultés qu’il y a à publier un premier roman de littérature générale quand on est personne, j’ai décidé, aussitôt après la mise en ligne de la version non éditée de Des traces, de me replonger dans l’écriture d’un autre roman. L’écriture de roman, si elle est difficile, frustrante et parfois décourageante est aussi extrêmement stimulante intellectuellement et je dois avouer que j’ai du mal à m’en passer. Je trouve vraiment passionnant de réfléchir au développement d’une histoire, à une construction qui soit la plus pertinente possible et qui apporte aux futur·es lecteur·ices ce que je recherche, moi, dans un roman. En réalité, j’ai beau passer beaucoup de temps à me plaindre et à me sentir nulle, j’adore ce travail créatif. Travailler sur des projets de romans me donne l’impression d’être vivante, ce qui est extrêmement addictif.
Je pense que c’est un sentiment qui sera partagé par de nombreux·ses romanciers·ères, parce que je ne vois pas comment on peut s’astreindre à une telle discipline si l’on ne trouve pas une sorte de jouissance au processus d’écriture (qui va bien au-delà du seul agencement de mots sur une page de traitement de texte).
Bref, écrire des romans est comme une drogue pour moi, qui peut donc aller avec son lot d’effets destructeurs. En ce moment, je le précise, tout va très bien. J’ai donc commencé une nouvelle réécriture d’une histoire qui me suit depuis mon adolescence : écrite, abandonnée, reprise, ré-abandonnée, re-reprise, ré-abandonnée… La dernière fois après avoir énormément écrit, je m’étais aperçue que je faisais fausse route et je croyais l’abandon définitif. Malheureusement (ou heureusement, je ne sais pas encore), je me suis aperçue que je n’arrivais pas à écrire d’autres histoires tant que celle-ci n’était pas sortie de ma tête, j’ai donc décidé de la reprendre en essayant de réduire mes ambitions (hautes malgré tout).
L’écriture dans la douleur de Des traces m’a énormément appris, notamment grâce aux différentes relectures qui m’ont permis d’avancer. J’ai appris à construire un roman cohérent et j’ai aussi appris à travailler. Je me suis notamment dit qu’écrire au fil de l’eau sans aucune méthode n’était peut-être pas la façon la plus efficiente pour moi de construire un roman, cette fois je prends donc le contrepied de cette première expérience.
Cette nouvelle histoire est très différente. Elle se passe dans un monde totalement imaginaire dont j’avais commencé à poser les bases à 17 ans et, évidemment, j’ai évolué depuis mes 17 ans (j’en ai aujourd’hui 36).
J’ai décidé, encore une fois, de faire table rase et de ne garder que l’essence de cette histoire, que je n’arrivais pas à abandonner définitivement. Je me suis laissée plusieurs mois (jusqu’au mois de juin dernier) pour un gros travail préparatoire que je n’avais pas pris la peine de faire pour Des traces : définir la bible du monde (préciser tout un tas d’éléments historiques, culturels, politiques… auxquels je n’avais jamais réfléchi), construire un réseau de personnages et structurer un plan du début à la fin.
Je me connais et je sais maintenant que je suis une écrivaine laborieuse, donc je ne doute pas que tout cela bougera entre maintenant et le moment où je terminerai effectivement le roman, mais je me suis dit que faire tout ce travail préparatoire m’aiderait à aboutir un premier jet plus qualitatif, plus facile à écrire et donc à reprendre ensuite. On verra si l’avenir me donne raison (je vous avoue que je l’espère vraiment).
En attendant, j’ai commencé la rédaction du premier jet, chapitre par chapitre, depuis le mois dernier. Je viens de terminer le premier jet du chapitre 4 et j’ai bon espoir d’arriver à terminer deux autres chapitres d’ici la fin du mois de juillet. Pour le moment, tout se passe bien, mais c’est le début et je sais que le plus dur est à venir.
Puisque je travaille trois jours par semaine et que mes horaires ne me permettent pas d’écrire ces jours-là, j’essaye de me fixer d’écrire 2000 mots les deux jours que je consacre à l’écriture, afin de garder un certain rythme. Mon objectif est d’avoir terminé le 1er jet de ce nouveau roman au 31 décembre de cette année, ce qui est, à mon avis, tout à fait faisable, mais il ne faut pas chômer. J’ai donc emmené du travail pendant mes vacances, mais un travail choisi.
Vous noterez que, quoi qu’il arrive, je tiens à conserver mes week-ends sans travailler, plaisir ou pas, parce qu’il est important de se reposer et que les loisirs sont importants pour se détendre et se nourrir. C’est le rôle que jouent les travaux d’aiguilles pour moi.
Depuis 2019, l’écriture de romans est ma priorité et même si je ne peux y consacrer que deux jours par semaine et que cela ne me rapporte pas d’argent, je considère que c’est mon activité principale. Écrire des romans est un travail de l’ombre particulièrement frustrant quand on n’est pas assuré de pouvoir être édité. C’est un temps incompressible pendant lequel on ne peut rien montrer de ce que l’on fait et pour lequel, une fois terminé, on est loin d’être assuré d’avoir des retours de lecteurs et lectrices.
En ayant cela en tête, vous comprenez peut-être pourquoi je poste proportionnellement autant de projets de couture rapide et si peu d’articles approfondis, notamment autour du costume historique. Il est clair que je préfère mille fois écrire des articles fouillés et faire des recherches sur des sujets que je ne connais pas ou mal, mais cela prend du temps que je consacre prioritairement au roman en cours, gardant les moments de loisirs pour des projets pas trop engageants. C’est forcément un peu frustrant quand on est comme moi, pleine d’envies de choses à faire qui ne sont humainement pas réalisables en une seule vie.
Bref, sachez que, dans l’ombre, se trame une nouvelle histoire qui, pour le moment en tout cas, me réjouit.
Photo de couverture par Marcos Paulo Prado via Unsplash