Bonjour à toutes et tous ! On m’a posé dernièrement la question de comment se mettre à tenir un journal au quotidien. Comme j’ai senti que la réponse « on prend un cahier et on commence à écrire dedans tous les jours » ne suffisait pas, je me suis dit qu’un petit article étayé pourrait être une bonne idée. Il y a déjà des contenus très pertinents sur le sujet sur la toile, j’en mettrai les liens en fin d’article pour aller plus loin.
À quoi (me) sert l’écriture intime au quotidien ?
Je tiens un journal intime de manière plus ou moins régulière depuis que j’ai 10 ans et demi, ça commence donc à faire un bail, mais ce n’est que depuis 2019 que j’ai vraiment commencé à en faire une routine quotidienne.
Avant cela j’utilisais mon journal intime quand j’avais besoin d’écrire dedans. Ayant traversé des périodes assez difficiles pendant ma vingtaine, j’y écrivais surtout quand j’allais mal et que j’avais besoin d’y déverser des choses qui me tracassaient.
Depuis que j’ai commencé à écrire tous les jours dans mon journal, je me suis aperçu que l’écriture quotidienne avait plusieurs vertus :
- me sortir les choses qui me préoccupent de la tête pour laisser la place à d’autres pensées,
- me créer un rendez-vous avec moi-même pour prendre la température de mon état mental et m’accorder un temps de réflexions journalier,
- pratiquer l’écriture simplement. L’écriture est, comme toute activité, un muscle qui se travaille : plus on écrit, plus c’est facile d’écrire,
- relativiser les jours de bas moral et avoir un aperçu général de mon état sur le temps long,
- garder l’habitude d’écrire à la main régulièrement car c’est une activité qui me procure beaucoup de plaisir.
C’est une pratique qui est maintenant très ancrée dans ma vie et je ne vois vraiment pas y renoncer, je vous propose donc mes quelques modestes conseils pour mettre en place cette habitude si c’est quelque chose qui vous fait envie.
1. Se défaire de l’idée de résultat
Le frein le plus important à la mise en place d’une routine d’écriture quotidienne est, je pense, la croyance qu’il faut trouver des choses intéressantes à écrire dans son journal.
Il ne s’agit pas du tout de ça.
L’écriture intime n’a pas vocation à être lue, ni par vous ni par personne. Son utilité est de vous faire du bien au moment où vous écrivez et rien d’autre. Par conséquent, cela n’a absolument aucune importance que vous écriviez des choses intéressantes ou pas dans votre journal. De mon côté par exemple, je pense que 80 % du contenu de mon journal quotidien est composé du compte rendu de ce que j’ai fait la veille et de mes to do lists du jour, tout simplement parce que c’est ce qui m’occupe l’esprit au moment où j’écris et que j’ai besoin de le sortir pour pouvoir passer à autre chose. Mon journal quotidien est d’un ennui profond, mais peu importe puisque je ne le relis jamais.
Un journal intime n’est pas de la littérature : que le style vous paraisse mauvais, redondant, les sujets creux, tout cela est parfaitement normal, ça sert à ça. Vous pouvez aussi le voir comme un échauffement pour écrire d’autres choses ensuite.
2. Créer une routine
Pour que le fait d’écrire un journal s’ancre vraiment dans votre vie quotidienne, je pense qu’il est nécessaire que cela devienne une routine : un rendez-vous que vous n’avez pas envie de louper comme il y en a d’autres dans votre journée (votre thé ou café du matin par exemple).
Personnellement après chacun de mes petits déjeuners, je prends une demi-heure pour lire quelques pages d’un livre en cours et écrire quelques lignes de mon journal. Vous n’avez pas besoin d’écrire ni beaucoup ni longtemps. Certains jours, vous n’aurez rien de spécial à écrire et vous vous contenterez de deux lignes, d’autres jours, les pensées se bousculeront davantage et vous y passerez peut-être plus de temps. Je le répète, il n’y a aucune obligation de résultat. Vous écrivez pour vous et si aujourd’hui ça ne marche pas, ça ira mieux demain.
En revanche, je pense qu’il est quand même nécessaire, pour ancrer la routine, d’écrire quelques mots tous les jours même quand vous ne savez pas quoi dire, ne serait-ce que « je ne sais pas quoi écrire ». Ça crée le rendez-vous, et le contenu pourra toujours naître plus tard.
3. Trouver un cahier qui nous donne envie d’écrire dedans
Apparemment, de nombreuses personnes collectionnent les cahiers sans jamais écrire dedans de peur des les gâcher. Personnellement, depuis que j’ai commencé à tenir un bullet journal (autour 2014 si ma mémoire est bonne) j’en ai fini avec ce blocage, l’un des principes du bullet journal original étant de remplir toutes les pages à la suite et de tenir un index pour retrouver les différentes entrées. J’ai trouvé ça très efficace pour arrêter de garder des carnets vides, mais si vous avez encore des difficultés à remplir les vôtres, je ne peux que vous conseiller d’acheter des supports moins jolis.
Le but étant d’instituer une routine dans laquelle on écrit tous les jours, l’idéal est de trouver un cahier qui nous donne envie d’écrire dedans. De mon côté j’étais tombée, dans la papeterie à côté de chez mes parents, sur des cahiers Clairefontaine lignés à l’esthétique vintage (ceux-là de la collection 1951). Sans aucune sponso, je trouve que le papier Clairefontaine est l’un des plus agréables à écrire avec un stylo bic cristal bleu (mon stylo préféré depuis 1999), je l’ai donc racheté pendant des années pour le remplir de la première à la dernière page. Depuis que je suis en Provence, je n’arrive malheureusement plus à le retrouver dans les papeteries alentour donc je me suis rabattue sur des cahiers Pascale Éditions que l’on trouve chez Rougier & Plé. Mes critères personnels sont les suivants :
- un papier de bonne qualité et ligné,
- un grand nombre de pages pour éviter de le remplir trop vite (192 en l’occurrence),
- un format A5,
- une couverture jolie mais sans excès.
Je ne cherche pas un objet de déco, mais avant tout un cahier dans lequel il est agréable d’écrire.
Si le sujet du journaling (le fait de tenir un journal) vous intéresse, je vous recommande la lecture d’une série de trois infolettres de Pauline Harmange sur le sujet : épisode 1, épisode 2, épisode 3. J’espère en tout cas que ces quelques conseils vous aideront à mettre en place cette habitude si elle vous fait envie. Je m’arrête ici et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel article. Bonne fin de semaine !