[Journal d’écriture] En prendre son parti

Journal d'écriture : en prendre son parti - anar(t)chie, journal de bord

La date limite que je m’étais fixée pour terminer le premier jet de mon deuxième roman est dépassée depuis plus de deux semaines, et le premier jet n’est toujours pas fini (même s’il fait déjà près de 400 pages). Pire encore, suite à ma retraite d’écriture en mars, j’ai décidé d’écrire deux volumes distincts, non seulement pour bien prendre le temps de développer les personnages, mais aussi pour créer une rupture dans le mode de narration.

Je pense que cette décision est la bonne du point de vue du récit, mais le fait qu’elle me rajoute énormément de travail ne me réjouit pas du tout. Après un an d’écriture intensive, je n’ai même pas terminé le premier jet de la première partie et je sais déjà qu’une fois cela fini, il me faudra écrire la deuxième. C’est particulièrement décourageant.

Il y a des gens qui adorent écrire des séries, ce n’est pas mon cas. J’aurais vraiment aimé pouvoir dire que ce roman, commencé il y a 22 ans, était enfin derrière moi, mais ce ne sera visiblement pas pour tout de suite. C’est la vie et je continue malgré tout. Je projette dix jours de vacances dans le Perche au mois d’août, qui ne seront consacrés qu’à l’écriture, la lecture, le dessin, la broderie et le tricot. Dix jours de retraite, qui sont mon idée des meilleures vacances et je sais déjà que cela va m’aider à beaucoup avancer. J’espère pouvoir envoyer la première partie terminée à mes relecteur·ices d’ici la fin de l’année. Croisons les doigts.

Parallèlement, j’ai pris des décisions d’avenir concernant l’écriture. Ma situation financière actuelle est trop précaire et elle n’est plus tenable. En octobre, je terminerai mon contrat à temps partiel et je chercherai un travail à temps plein. La création reprendra un statut de loisir et l’écriture devra rentrer dans ce créneau réduit. Une fois les deux volumes de ce deuxième roman terminé, il y a un troisième roman, commencé il y a longtemps, que je veux finaliser, mais je crois qu’ensuite j’arrêterai cette activité, en tout cas pour un moment. Sans conditions matérielles favorables (être payée pour écrire et gagner suffisamment bien ma vie) ce n’est pas soutenable et il y a d’autres choses, plus faciles et moins chronophages, que j’ai aussi envie d’écrire.

Même si je suis publiée un jour, mon rythme d’écriture est trop lent pour pouvoir envisager sérieusement d’en vivre de manière confortable, je change donc de paradigme : terminer les histoires en cours, qui ont une importance pour moi et juste vivre, profiter du temps qui est à moi. S’il le faut, je ferai une campagne de financement participatif pour la publication de ce deuxième roman. Bref, une révision à la baisse de mes ambitions dans la vie. La maturité à l’approche de la quarantaine peut-être ? À moins que ce ne soit la victoire du capitalisme sur ma personne… L’avenir nous le dira. En attendant, j’essaye de mener au bout ce projet infiniment trop long et j’espère pouvoir vous en parler de manière plus positive dans quelques mois.


Photo de couverture : Wilhelm Gunkel sur Unsplash

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