Bonjour à toutes et tous ! Cette semaine, je vous présente le projet qui m’a occupée avec intensité au mois de mai (et au début du mois de juin) : la création de deux costumes complets pour un jeu de rôle grandeur nature (GN) qui se déroulait en Mayenne le week-end dernier.
Pour ce jeu, Romain et moi avions besoin de costumes de paysans du XVIIIe siècle, ce que nous n’avions pas encore dans nos placards. J’ai donc saisi cette occasion pour nous en coudre. Si cela fait un an que je sais que je dois m’y mettre, je n’ai réussi à commencer ce projet qu’un mois avant son échéance, ce qui ne fait pas beaucoup pour travailler dans de bonnes conditions.
Avec la couture de costumes historiques, mon objectif est de dépenser le moins d’argent possible et de faire avec ce que j’ai en stock. Or, je n’avais pas grand chose qui me semblait vraiment convenir et j’ai tergiversé pendant de longs mois avant de trouver les matériaux et l’inspiration. Ce projet a donc été un projet fini un peu en catastrophe et je n’ai pas du tout eu le temps de faire des recherches approfondies sur la mode de l’époque. Ça va très bien pour du GN, ça ira peut-être un peu moins bien sur de la reconstitution historique, mais nous verrons ça quand la situation se présentera.
Un costume de bergère du XVIIIe siècle
Mon costume est composé d’une chemise et d’une paire de poches (déjà cousues pour mon costume Premier Empire l’année dernière), de chaussettes hautes qui n’ont cessé de tomber, de deux jupons, d’un corsage croisé devant dont je ne connais pas le nom exact, d’un tablier pour maintenir le corsage en place, d’une coiffe et d’un fichu.
Le jupon de dessus est cousu dans un lin d’ameublement acheté à Mondial tissus pour ce projet et qui m’a coûté 23,80 €, le jupon de dessous est, quant à lui, cousu dans une sorte de coton enduit saumon acheté en très grande quantité pour 2 € en vide-grenier. Le corsage a été cousu dans un piqué de coton qu’une copine m’avait donné pour se débarrasser en début d’année, qui était initialement blanc et que j’ai teins en terracotta (ce qui m’a coûté 15 € de teinture). Le tablier et la coiffe ont été cousus dans un drap ancien en lin (ou métis, je ne sais jamais) que j’avais en stock et le fichu dans une chute de coton provençal qu’une copine m’avait donné en septembre l’année dernière.
L’ensemble est complété d’une paire de sabots qui proviennent d’un stock de théâtre qui allait être jeté, mais que je n’ai pu porter que pour les photos tant ils me faisaient mal aux pieds malheureusement.
Je n’ai pas utilisé de patrons existants pour ce costume et j’ai tout bricolé maison avec plus ou moins de succès. Pour une fois j’ai réussi à me faire des emmanchures confortables et je n’ai pas rencontré de difficulté majeure hormis pour la coiffe, dont je ne suis d’ailleurs pas très contente.
C’est en tout cas un costume dans lequel je peux rester pendant des heures et il est directement rentré dans mon top 3 de mes costumes les plus confortables.
La prochaine fois qu’il sera de sortie, il faudra quand même faire quelques changements. La coiffe me tombe un peu sur le front et ne correspond pas vraiment à ce que j’avais envie de faire donc j’en ferai sans doute une autre. Quant au fichu, que j’ai dû doubler parce que l’envers du tissu était blanc, il n’est vraiment pas assez souple pour cet usage, il faudra donc que je trouve un tissu plus adapté. Pour parachever le tout, je voudrais aussi tricoter des bas et un fichu en laine si je suis amenée à porter la tenue à un moment où il fait plus frais.
En attendant, la tenue en l’état m’a coûté en matériaux 40,80 €, ce qui est supérieur à mes habitudes ces dernières années, mais qui reste raisonnable.
Un costume de bûcheron en 1789
Pour le costume de Romain, j’avais en stock un coupon de velours milleraies marron donné par une copine pour la culotte ainsi que les restes du même piqué de coton blanc que mon corsage (que nous avons cette fois teint en bleu), mais il me manquait quelque chose pour coudre le gilet. En achetant le tissu de mon jupon, j’ai acheté un autre coupon rayé chez Mondial tissus pour 29,80 €. C’était un achat sur un coup de tête et j’aurais sans doute pu m’en passer, mais il nous a finalement servi.
Le costume de bûcheron est composé d’une chemise (cousue l’année dernière pour son costume Premier Empire), de chaussettes montantes, d’une culotte, d’un gilet, d’une veste, d’un fichu et complétée par un chapeau en feutre et une paire de sabots.
J’ai cousu la culotte en velours dans le même patron que celui de l’année dernière, à savoir le #131 Men’s Regency Trousers de Laughing Moon, que j’ai seulement raccourci. Elle était d’ailleurs un peu trop courte et j’ai dû rajouter une pièce assez large au moment de faire l’ourlet. On voit un peu le haut des chaussettes quand Romain s’assoit, mais rien de dramatique.
Le gilet a également été cousu à partir du patron de l’année dernière (le #125 Men’s Late Georgian Vest (1795-1817) de Laughing Moon), mais dans sa version boutonnage simple et lui aussi modifié. Je n’ai pas fait de col et j’ai fait des fausses poches à rabats (que je modifierai peut-être pour en faire de vraies poches un jour).
La veste a été très bricolée à partir du patron de redingote que j’ai utilisé l’année dernière, le Tail Coat (1795-1820) de la marque Rocking Horse Farm et je n’en suis pas du tout contente. Il y avait vraiment beaucoup d’embu sur les têtes de manches et l’une d’elles est très très mal posée. Je pense que la forme n’est pas optimale et je n’ai pas fait de poches par manque de temps, mais la couleur de la teinture a très bien pris et le résultat d’ensemble est suffisamment joli je trouve pour qu’on ne fasse pas trop attention à cette manche affreuse.

Même si les détails laissent un peu à désirer, le costume intégral passe vraiment bien, surtout avec les accessoires. C’est Romain qui s’est fabriqué lui-même ses sabots de vignerons et ils rendent super bien.
Ce costume de bûcheron a coûté 44,80 en matières premières, ce qui comme pour mon costume, reste assez raisonnable.
Voilà donc le gros projet de costume historique qui m’a occupée au printemps. Ça a été un vrai marathon de couture qui m’a bien stressée, mais je suis contente d’y être arrivée. Je m’arrête ici pour aujourd’hui et je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour le prochain article. Je ne sais pas encore quel en sera le thème, mais il est possible que je vous parle tricot. À bientôt !
Bravo à vous deux ! Ces personnages sont très convaincants.
Merci !
Peut-être heureusement que le costume de paysanne est dans le top 3 du confort, ce serait un comble qu’il soit moins confortable que certains de tes costumes huppés, pas faits pour travailler
Beau boulot en tout cas!
Haha, c’est clair ! Merci