Bonjour à toutes et à tous ! J’ai récemment lu ce court livre rassemblant quatre textes d’Emma Goldman, dont j’avais envie de vous parler brièvement.
« L’anarchisme n’est pas une théorie figée. C’est un souffle de vie qui embrasse tout. »
Emma Goldman, « Le point de vue d’une anarchiste sur la vie » (1933) dans L’Anarchisme, Paris, Nada éditions, 2021. p.71.
Emma Goldman (1869-1940) est née dans l’Empire russe et a émigré aux États-Unis à l’âge de 16 ans. Elle devient anarchiste autour de 1886, profondément marquée par la condamnation hâtive de huit anarchistes après le massacre de Haymarket. Je ne rentre pas ici dans le détail de sa biographie que vous pourrez facilement trouver par vous-même, mais je précise qu’elle est une militante qui a vraiment sillonné les États-Unis, et même voyagé au-delà pour donner des conférences et participer à des luttes ouvrières. Elle a fait plusieurs séjours en prison et a vécu en partie dans la clandestinité. C’est donc bien une femme d’action, mais elle a aussi beaucoup écrit et notamment fondé la revue Mother Earth, revue anarcha-féministe en 1906 et publié plusieurs livres.
« Pour nous, il est évident que les êtres humains, indépendamment de leur race, de leur couleur ou de leur genre, ont tous droit à une place au banquet de la vie, et que pour garantir ce droit, il faut encourager l’émancipation économique, politique et sociale ; nous soutenons en outre que le gouvernement n’existe que pour maintenir les privilèges, défendre la propriété privée, qu’il assujettit l’individu et lui vole sa dignité, son amour-propre, sa vie. »
Emma Goldman, « Une nouvelle déclaration d’indépendance » (juillet 1909) dans L’Anarchisme, Paris, Nada éditions, 2021. p.64.
Très sensible aux arts, la pensée d’Emma Goldman conjugue une vision individualiste avec une organisation de société proche du municipalisme libertaire et c’est ce qui transparaît dans ce petit livre.
« La richesse du monde n’est-elle pas aux mains de quelques uns seulement ? Ne sont-ils pas les rois absolus, les maîtres de la situation ? Pourtant, ce n’est pas à l’individualisme qu’ils doivent leur succès, mais à l’inertie, à la lâcheté et à la soumission totale de la masse. Cette dernière ne veut rien de plus qu’être dominée, dirigée, contrainte. Quant à l’individualisme, il lui est, aujourd’hui plus que jamais, impossible de s’exprimer d’une manière saine et normale. »
Emma Goldman, « Minorités contre majorités » dans L’Anarchisme, Paris, Nada éditions, 2021. p.53.
Pour moi qui n’avais encore jamais lue Emma Goldman, je pense que c’est une assez bonne entrée en matière de sa pensée et je vous recommande la lecture de ce petit livre, très simple et rapide à aborder. Personnellement, c’est important pour moi d’aller lire directement les anarchistes historiques pour me familiariser avec leur pensée et affiner la mienne.
« L’anarchisme est une libération et une force émancipatrice parce qu’il enseigne aux gens à compter sur leurs propres capacités et à croire en la liberté ; il incite les femmes et les hommes à se battre pour une société où tout le monde vit libre et en paix. »
Emma Goldman, « Le point de vue d’une anarchiste sur la vie » (1933) dans L’Anarchisme, Paris, Nada éditions, 2021. p.69-70
J’espère que ce petit article vous donnera envie de lire Emma Goldman. Si je réussis à dégager du temps pour ça, peut-être que je consacrerai des articles plus fouillés sur l’anarchisme dans la partie « Étudier » de ce blog, mais malheureusement, les journées ne font que 24h et j’ai besoin de dormir la nuit. ^^ En tout cas, je reviens lundi avec une poésie de lecture inspirée de ce petit livre. Bon week-end !