[Journal d’écriture] Peiner

Journal d'écriture : peiner - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

En juillet, dans mon dernier journal d’écriture, je vous écrivais que j’avais attaqué l’écriture d’un deuxième roman et que pour l’instant, tout se passait bien. En ce début octobre, la situation est plus compliquée. Rien d’anormal, je suis maintenant habituée aux hauts et bas qui ponctuent l’écriture d’un roman. Les hauts sont très hauts, euphoriques, et les bas sont très bas, peut-être un tantinet dépressifs. Ce qui est bien c’est qu’avec l’expérience, je sais que cela passera, mais l’entrain est retombé et au bout de 157 pages, l’écriture est poussive.

Je vous l’avais dit, comme j’ai un travail salarié trois jours par semaine, qui ne me permet pas d’écrire à ces moments-là, j’avais décidé de me fixer d’écrire 2000 mots les deux jours de ma semaine consacrés à l’écriture (le week-end reste un week-end, je trouve ça important pour la santé mentale, la vie de couple, amicale et familiale, bref hors de question que je sacrifie mes week-end fut-ce au nom de l’art).

Or depuis plusieurs semaines je peine avec ces 2000 mots. Pour moi, c’est vraiment long d’écrire 2000 mots, et j’y passe souvent la journée entière. Comme une journée au bureau, mais derrière mon ordinateur à essayer d’avancer mes chapitres. J’ai senti peu à peu qu’entre la difficulté d’écrire ces 2000 mots et la frustration de ne pas réussir à faire autre chose de mes journées, je commençais à fatiguer. Il est évident que nombre de gens ont des semaines plus fatigantes que les miennes, mais ce n’est pas une raison pour ne pas écouter quand notre tête et notre corps nous disent : arrête de travailler.

J’ai donc décidé de réduire la voilure. J’ai presque écrit le premier tiers du roman en quatre mois et, même à ce rythme, je me rends bien compte qu’il n’est humainement pas possible que je termine le premier jet en seulement trois mois supplémentaires. Je n’en suis pas capable et après tout, ce n’est pas grave. Personne n’attend ce roman, je ne sais même pas si quelqu’un·e le lira, donc à quoi bon me faire du mal pour tenir des délais que personne ne me demande de tenir ?

J’ai décidé de repasser à 1000 mots par jour d’écriture. Ça me laissera plus de liberté pour faire autre chose de ma journée et ça me mettra moins en échec. Le roman avancera moins vite, tant pis. De toute façon, je suis dans le ventre mou, le long milieu que l’on peine à écrire et mon ressenti actuel est qu’il me reste un temps infini entre maintenant et le point final. C’est comme ça, écrire un roman est un processus plus souvent désagréable qu’agréable.

Bref, tout ça pour vous dire que cette décision me laissera peut-être le loisir d’écrire d’autres choses plus faciles pendant ce temps gagné. Nous verrons ça…


Photo de couverture : rare image de moi en train d’écrire, prise en 2018 lors d’une retraite artistique entre ami·es. Je ne sais plus qui a pris cette photo, mais merci à elle ou à lui.

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

4 commentaire

  1. Bon courage pour cet exercice difficile! Rien ne sert de forcer si cela ne vient pas, bien au contraire. Peut-être un peu de relâchement et de détente permettra de retrouver une inspiration plus productive..

    1. Merci Nathalie ! Oui effectivement, un peu de détente ne pourra faire que du bien. 🙂

  2. Bonjour Lucie, je suis ta newsletter depuis quelques temps et je n’arrive plus à me souvenir si je t’avais déjà laissé un commentaire. En tout cas je voulais te dire que j’ai beaucoup apprécié tes deux derniers billets sur l’écriture, et que ça m’a BEAUCOUP BEAUCOUP parlé. Non seulement ce que tu décris sur le mix de joie et de labeur parfois atroce, mais aussi sur le côté super ingrat de l’écriture solitaire. Moi aussi, ça fait trois ans que j’écris dans l’ombre, que j’en ai fait ma priorité et que je me demande si je récolterai un jour les fruits de tout ce travail… Bref, merci pour le partage.
    Et si jamais tu avais envie de venir en parler sur le podcast, ça serait trop chouette parce que je pense que ça serait un échange très riche.

    1. Bonjour Marion, merci pour ton commentaire et contente si ce que je partage autour de l’écriture te parle. 🙂
      Avec plaisir pour en discuter ensemble sur ton podcast !

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