Bonjour à toutes et tous ! Je vais vous reparler aujourd’hui d’un projet laissé en stand by depuis janvier 2022 : à savoir la suite de mon corsage de base 1880.
Si j’adore coudre des costumes historiques, j’ai souvent beaucoup de mal à trouver l’étincelle de motivation pour m’y mettre. Des projets et des envies, j’en ai plein la tête, mais c’est autre chose quand il s’agit de coudre effectivement les-dits costumes, puisque ce sont en général des projets longs et complexes qui nécessitent beaucoup de temps, d’essayages, d’ajustements et de couture à la main.
Heureusement, chaque occasion où je porte un costume historique me remotive et c’est en général le moment qu’il faut que je saisisse pour me lancer dans des projets ambitieux. Nous sommes dans l’un de ces moments car j’ai eu l’occasion de porter une très vieille robe pseudo historique lors d’un événement steampunk à Septème-les-Vallons en octobre. Rentrée de cet événement avec de jolies photos de ma robe de dîner (que je ne porterai sans doute plus jamais car elle est vraiment trop petite), j’ai réussi à trouver l’énergie de continuer un projet historique : celui d’une robe de matin 1880.
Cette idée de robe du matin est née après avoir fait une toile portable d’un corsage de base 1880 à qui il ne manquait qu’une jupe et des finitions pour pouvoir sortir dans le monde. J’avais dans mon stock de quoi accompagner ce corsage en lainage vert d’une jupe en coton gratté noir. La matière ne correspond pas à ce qui aurait été effectivement utilisé à l’époque pour une jupe, mais sa face pelucheuse lui donne l’aspect d’un lainage brillant intéressant et ce coton gratté avait le mérite d’être gratuit et déjà dans mon stock, il n’en fallait pas plus pour me convaincre.
Je me suis donc lancée dans la confection de cette jupe en coton gratté intégralement doublée de singalette pour modifier le tomber du tissu et lui donner un côté plus rigide. J’ai trouvé la singalette chez Rascol il y a déjà plusieurs mois voire années (je n’avais jamais entendu ce mot, moi j’appelais ça de la tarlatane).
J’ai utilisé comme patron celui de mon tuto pour une jupe 1880, qui est très simple et très efficace. Si l’on en croit Emmeline Raymond, la rédactrice en chef de La Mode Illustrée en 1880, les toilettes du matin se caractérisent par des jupes rondes et assez courtes (on est censée sortir dans la rue avec et parfois sous la pluie) et en 1880, la mode est aux corsages et jupes dépareillés, ce qui m’arrangeait bien parce qu’il ne me reste pas une miette de ce lainage vert. Pour plus d’informations sur la mode en 1880, je vous renvoie à ma série d’articles sur la garde-robe d’une Parisienne en 1880.
Cette jupe est donc constituée de 5 panneaux, froncés sur l’arrière. L’ouverture se fait au dos et est fermée par un lien. Je ne sais pas comment j’ai fait mon compte, mais la longueur de la jupe est parfaite telle quelle alors que je n’ai pas encore fait d’ourlet. Je ne sais pas encore si je rajoute une parmenture en perdant ainsi 7 mm de longueur ou si je pose plutôt un biais à cheval. Il faut que j’y réfléchisse. Outre ce petit problème d’ourlet, je suis néanmoins contente du tombé de la jupe. La singalette lui donne vraiment une tenue et un volume intéressants tout en préservant sa légèreté et en limitant le besoin de jupons à mettre en dessous. Bref, je trouve que c’est une très bonne idée. Il me semble que cela se faisait à l’époque, mais je n’ai plus la source de cette information donc ne me croyez pas sur parole.
Une fois la jupe cousue, avec les restes de coton gratté, j’ai confectionné un col, des poignets et des pattes de boutonnage au corsage afin de créer tout de même une harmonie entre le haut et le bas, mais ce n’est pas encore terminé. Le seyant du dos est encore discutable, il faut que je recoupe les marges en surplus et que j’ouvre les coutures côté dos pour y ajouter des goussets et ainsi assurer un meilleur tombé. Ensuite il me faudra m’occuper de la « queue » du corsage au dos, que je finisse le bas et que je brode les boutonnières. Bref, il y a encore du travail et cette toilette sera encore loin d’être finie puisqu’il faudra lui adjoindre un chapeau et un pardessus pour sortir, mais chaque chose en son temps.
Je suis en tout cas contente d’avoir avancé car ce projet est stocké sur mon mannequin de couture depuis 2 ans et demi, il était grand temps de m’y mettre. En 2025, je vais avoir des costumes populaires XVIIIe à coudre pour Romain et moi à l’occasion d’un jeu de rôle grandeur nature donc j’aimerais que mes costumes en cours soient terminés d’ici là. Ne soyons quand même pas trop optimiste.
Voilà pour ces quelques nouvelles du côté de la couture historique. Comme d’habitude, je voudrais en faire plus souvent, mais les problématiques de temps et d’énergie disponibles encore et toujours… Je vous donne rendez-vous mercredi prochain pour parler dessin et d’ici là, je vous souhaite une bonne semaine !