Les cousettes de l’été (Dido, Hayet et Salto)

Couture estivale : Dido, Hayet et Salto - Lucie Choupaut

Comme la plupart des couturières, je suppose, je ne suis en général pas très productive en été. Pour commencer, j’habite en Provence, où il fait souvent trop chaud pour avoir envie de mettre en marche sa centrale vapeur. Ensuite, les escapades et sorties se faisant plus nombreuses, je passe moins de temps seule chez moi, mais surtout, j’ai la flemme !

En été, je suis envahie de cette paresse qui me donne seulement envie de m’allonger dans mon canapé pour lire. En somme vivre de lecture, de siestes et de tomates à l’huile d’olive. Pourtant je me suis trouvée plutôt productive en termes de couture cet été. Je n’ai pas fait le compte par rapport aux autres années, mais je reviens de ma pause estivale avec quatre projets terminés : un accessoire, une robe et deux tops. Petit tour d’horizon de ces différents patrons…

Le bob Dido de Make my Lemonade

Le premier projet a été cousu à la fin du mois de juin. Il s’agit d’un chapeau de soleil de la marque Make my Lemonade, que j’ai cousu en tissu de récupération : un mètre de coton provençal qu’une copine m’avait donné en septembre dernier. Le patron est un mix entre un bob et une capeline, auquel on peut ajouter des liens pour appuyer l’effet bob, ce que je n’ai pas fait.

photo du bob Dido en tissu provençal bleu et jaune

Le patron existe en deux tailles adultes pour des tours de tête plus ou moins grands et en ce qui me concerne j’ai cousu la première. Ce chapeau est très facile à coudre avec n’importe quel tissu et du thermocollant. La seule partie un peu longue est de faire les surpiqûres sur tout le pourtour de la visière (ce qui en renforce la rigidité), mais c’est malgré tout un projet que j’ai trouvé très rapide à coudre.

photo du bob Dido vu de face en tissu provençal bleu et jaune

C’est un chapeau qui a du chien et qu’il faut oser porter, mais il a l’avantage de très bien protéger du soleil. Son inconvénient c’est qu’il tient un peu chaud, mais je l’ai beaucoup porté cet été.

vue de dos du bob Dido en coton provençal bleu et jaune

La robe Hayet de Make my Lemonade

À nouveau un patron de la marque Make my Lemonade (j’ai été abonnée à leur offre de patrons pdf pendant un an), Hayet est une robe aux manches chauve souris que j’avais envie de coudre depuis longtemps. J’avais même acheté le tissu pour la faire en janvier 2023 lors d’une vente de coupons Atelier Brunette (j’avais choisi la popeline de viscose Shade Cobalt), mais le projet n’a ensuite cessé d’être reporté d’un été à l’autre.

photo de la robe Hayet en viscose shade cobalt vue de devant

Cette année a enfin été la bonne car j’étais invitée à un mariage au début du mois d’août, l’occasion idéale pour me lancer. Le hic c’est que mon mois de juillet a été très chargé avec plus de deux semaines de travaux intensifs chez moi et je n’ai pu me consacrer à ce projet qu’au dernier moment.

Le modèle semblait facile et tout aurait dû se passer comme sur des roulettes, mais c’était compter sans une énorme erreur d’inattention au moment d’assembler mes bustes dos à mon buste devant. La robe ayant des manches chauve-souris, la forme de la manche est assez proche de la forme de la taille et j’ai donc inversé mes deux pièces dos en mettant la partie manche à la place de la taille et inversement.

photo de la robe Hayet vue de côté

Je me suis évidemment aperçue de cette erreur très tard, au moment d’assembler le buste terminé à la jupe terminée : il me restait presque 10 cm de trop de part et d’autre du buste. Quand j’ai compris où était l’erreur, nous étions la veille de mon départ au mariage à 20h et il ne me restait plus que la soirée et l’après-midi du lendemain pour terminer la robe.

Après un moment de désespoir, j’ai décousu tout le buste (tout était évidemment surjeté) et je l’ai recousu dans le bon sens. Heureusement, le patron a peu de pièces et est plutôt rapide à assembler, mais je vous laisse imaginer mon humeur.

photo de la robe Hayet vue de dos

Le lendemain, je me suis attaquée à la pose des fermetures qui a également été très désagréable. Je n’ai pas de pied spécial pour fermeture invisible sur ma machine à coudre et ce projet m’a vraiment donné envie de m’en acheter un pour m’éviter de m’arracher les cheveux la prochaine fois. Le résultat c’est que ma fermeture éclair sur la partie jupe n’est pas du tout invisible. Le buste, lui, est fermé par quatre brides en queue de rat élastique, qui ont été également assez pénibles à coudre. Vous l’aurez compris, ce projet m’a mise hors de moi, et je n’étais en plus pas du tout convaincue par le résultat final, je suis donc partie au mariage pleine de dépit.

Heureusement la porter et voir les photos ensuite m’a un peu réconciliée avec cette robe, dont j’aime malgré tout beaucoup la forme (un côté un peu années 1980) et qui est très confortable. Le patron n’est pas responsable de mes déboires et mériterait sans doute une deuxième tentative dans un satin de coton. Peut-être un jour…

photo de la robe Hayet en viscose Shade cobalt vue de 3/4

Pour cette version, j’ai cousu une taille 40 en me basant sur mes mensurations actuelles (94-78-101 pour une stature de 160 cm) et je n’ai fait aucune modification (y compris la longueur de la jupe à laquelle je n’ai pas touché).

Bref, une robe Hayet longtemps attendue, qui ne m’a pas donné la satisfaction espérée. En plus, en la reportant chez moi à la fin de l’été, j’ai déchiré la couture au-dessus de la fente dos, elle est donc bonne pour un tour de reprisage…

Deux tops Salto de Maison Fauve

Le top Salto est un patron de débardeur en chaîne et trame de la marque Maison Fauve que j’avais acheté dès sa sortie en 2023. J’étais séduite par ce modèle qui utilise peu de métrage, parfait pour écouler des chutes, et j’en avais déjà cousu une première version dans des restes de double gaze plumetis noire. Cette première version ne me plaisait pas beaucoup à cause de l’aspect un peu trop épais de ma double gaze (qui venait des Coupons de Saint Pierre), mais je m’étais dit que je retenterais la couture de ce patron.

Cet été, je me suis donc décidée à en coudre une deuxième version dans une vieille jupe en lin que ma mère m’avait donnée pour l’upcycler. J’ai utilisé le patron déjà découpé précédemment en taille 38, mais j’ai défait le raccourcissement du buste de 4 cm que j’avais fait sur ma première version. Je n’ai pu couper dans la jupe que les parties buste devant et dos (sans boutonnage) et j’ai dû faire les bretelles dans une autre chute de mon stock, un coton blanc qui m’avait servi à coudre mon jupon 1880.

Le top Salto paraît très simple, mais il n’est pas si rapide à coudre. La pose des bretelles est un peu technique et demande du soin et de la concentration, ce n’est vraiment pas ma partie préférée. Pour cette deuxième version, je me suis trompée et j’ai inversé deux pièces de bretelles, qu’il a donc fallu que je découse et recouse, mais quelque chose que je n’ai pas réussi à identifier ne va pas et ma bretelle droite fait un petit bec sur l’épaule (ça se voit bien sur la photo de droite). Ça ne m’empêche pas de porter le débardeur, mais ça m’a bien agacée.

Ma troisième version de Salto a été cousue dans les chutes de ma robe Hayet, coupées immédiatement pour ne pas les stocker inutilement. Cette fois j’ai pu couper la version boutonnée devant (que je trouvais la plus jolie sur les photos de la marque) et j’ai pu couper les bretelles dans le même tissu. Comme ce débardeur ne sera jamais porté ouvert, je ne me suis pas embêtée à faire des boutonnières, j’ai directement cousu mes boutons sur mes deux pattes de boutonnage.

Cette fois, je me suis beaucoup appliquée pour la pose des bretelles et elles sont parfaites. Comme je n’aimais pas trop la finition proposée pour les bretelles dans mes versions précédentes, j’ai rabattu l’arrondi de la bretelle à l’intérieur à la main avant de faire ma surpiqûre sur l’extérieur du vêtement.

J’ai pioché dans mon stock de boutons en nacre pour la fermeture et je trouve qu’ils se marient assez bien avec ce tissu.

détail du boutonnage du top Salto en viscose

Avec les chaleurs caniculaires que nous connaissons ces dernières années (en particulier en Provence), je trouve que le top Salto peut devenir un véritable essentiel de garde-robe. Il est pratique et confortable (notamment sous une salopette) et il tient moins chaud qu’un débardeur en jersey car il est moins près du corps. Il est à peu près certain que j’en coudrai d’autres versions quand j’aurai de nouvelles chutes, même si ce n’est pas vraiment une couture plaisir. J’aime le résultat final, mais je n’aime pas trop coudre ce modèle. J’avais aussi acheté (la même année) le top Paola de Maison Fauve, qui demande un peu plus de métrage, mais qui serait certainement aussi un très bon débardeur de canicule. Je le coudrai peut-être avant ma prochaine version de Salto.

Illustration à l'aquarelle "Cousettes de l'été" par Lucie Choupaut

Voilà pour ce petit tour de mes cousettes estivales. Peut-être vous donneront-elles des idées. N’hésitez pas d’ailleurs à me dire si vous avez, de votre côté, des patrons essentiels pour l’été, que je remplisse ma liste pour l’année prochaine !

Je m’arrête ici pour aujourd’hui et je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour vous parler d’une expo parisienne que j’ai beaucoup aimée cet été (et ce n’est probablement pas celle que vous croyez). Bonne semaine !

Lucie Choupaut

Illustratrice passionnée de travaux d'aiguilles et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers créatif.

2 commentaire

  1. Merci Lucie pour ce partage d’expérience couture! Je compatis pour les séances de découture recouture, c’est toujours extrèmement frustrant!! Mais le résultat en vaut la peine. Je ne connaissais pas ces modèles et ils sont tous chouettes. La capeline est très stylée 🙂

    1. Merci Aisling ! Contente de t’avoir fait découvrir de nouveaux patrons. 🙂

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