Broderie anti-déprime : quand je brode pour m’apaiser

Broderie détente pour moments difficiles - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

Bonjour à toutes et à tous ! Avant d’avoir de nouvelles pièces cousues main à vous montrer, je voulais vous parler un peu de broderie.

J’ai connu un sérieux passage à vide en mai et en juin, pendant lequel la broderie m’a été particulièrement précieuse. Comme c’est une activité manuelle qui, à l’inverse de la couture, demande un très faible niveau d’énergie, je la trouve idéale pour aider à se détendre et à stopper les pensées négatives.

Au mois de mai, un syndrome pré-menstruel assez vif accompagné de sa déprime et de grosses considérations existentielles dépréciatives à base de « je ne suis pas faite pour l’écriture et je n’arriverai jamais à rien », m’a bien abattue, au point que j’ai dû interrompre ma semaine de travail plus tôt que prévu puisque je n’avais plus de regard lucide. Chaque phrase relue me paraissait digne d’être jetée à la poubelle et si je m’étais écoutée, j’aurais bazardé 90 % du manuscrit de mon roman avant de tout réécrire.

Heureusement, la broderie est un refuge fidèle depuis quelques mois, en cas de déprime. Maintenant, dès que j’ai un coup de mou, je brode des petites choses mignonnes comme des capuchons de pots de confiture ou des cornets de glace sur le tissu d’une future salopette, sans compter évidemment mon interminable broderie anglaise. Broder me fait du bien et c’est une pratique que je vous encourage vivement à faire vôtre si vous êtes, comme moi, d’une nature anxieuse ou stressée.

capuchons brodés pour pots de confiture
Des capuchons de pots de confiture brodés l’automne dernier pendant une autre période un peu difficile.

L’occasion de vous montrer aujourd’hui mes derniers projets (finis ou en cours), car je m’aperçois que si je partage systématiquement ici mes réalisations en couture, je le fais moins pour la broderie, qui me paraît plus accessoire et moins digne d’être montrée. Il y aurait beaucoup à dire sur ma propre reproduction d’une échelle de valeur artistique dans mes différentes pratiques (ce qui ne manque pas de piment pour une ancienne diplômée d’histoire de l’art), mais ce sera pour une autre fois. ^^

capuchon brodé pour pot de confiture d'abricots
Capuchon brodé ces derniers jours pour offrir un pot de confiture d’abricots faite maison aux parents de mon compagnon.

Ce que j’aime le plus en ce moment en broderie, c’est m’essayer à des mélanges de couleurs en faisant des aiguillées à deux fils avec deux brins de couleurs différentes pour créer des nuances. Vous le voyez dans les abricots ci-dessus, je n’ai pas seulement utilisé un pur orange pour mon abricot, mais je l’ai mélangé avec un peu de jaune ou un peu de rouge. J’aime beaucoup le rendu et je pense que je vais poursuivre ces explorations combinant nuances de couleurs et point de chaînette. En général, les nuances de couleurs sont plutôt travaillées en peinture à l’aiguille (c’est-à-dire au point de passé empiétant) et je crois que je ne l’ai jamais vu faire au point de chaînette. L’avantage de ce dernier est qu’il est BEAUCOUP plus rapide à réaliser. Ce petit capuchon de confiture d’abricots m’a pris très peu de temps.

projets broderie en cours (salopette brodée et broderie anglaise)
Les projets broderie en cours et toujours plaisants à faire accompagnés de ma (re)lecture du moment : ma broderie anglaise (j’en ai déjà brodé 126 cm !) et des petits cornets de glace citron/framboise sur une future salopette Patsy de Ready to Sew.

J’ai utilisé le même principe pour les cornets de glace brodés sur ma future salopette à rayures. Puisque je n’avais pas exactement la bonne couleur de fil pour faire le cornet, j’ai mélangé un beige et un jaune pâle et je trouve le rendu parfait et peut-être même beaucoup plus profond que si j’avais eu la nuance exacte. La première fois que j’ai fait ce test de mélange de deux brins au point de chaînette c’était pour le kiwi que vous apercevez sur la première photo et je trouve ça toujours aussi satisfaisant ! Là encore, je ne peux que vous encourager à tester et à vous amuser. 🙂


Voilà pour ce court article. Je reviens très vite avec un peu de poésie et les photos de ma nouvelle robe Atlas de Maison Fauve, que je vais m’empresser d’aller terminer. À bientôt !

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

3 commentaire

  1. C’est très mignon et si en plus, ça destresse, alors il faut continuer. Personnellement quand j’ai un coup de mou, j’ai plutot tendance à faire des activités physiques du style gros ménage ou béchage/défrichage dans le jardin ou encore à marcher des km. Imaginer faire de la couture me fait rentrer dans un cercle vicieux de procrastination… et je ne commence rien. J’admire la broderie du jupon, quelle patience. Ma grand-mère, née à l’aube du XXe dans une campagne très rude me disait que les jupons étaient brodés par des orphelines chez les soeurs et que les pauvres devenaient à moitié aveugles à 25 ans à force de broder au km. Je veux bien la croire, elle qui a fréquenté l’école jusqu’à 9 ans et n’a appris le français qu’à 6 ans, cinglée à coup d’orties ou de trique par les bonnes-soeurs (mauvaises femmes en réalité) si elle parlait patois. Elle a eu la chance de ne pas etre orpheline, mais son quotidien était bien dur aussi.

    1. Merci Françoise. Effectivement, pas marrant comme enfance… Ça donne envie de faire quelques recherches supplémentaires ! 😉

      1. Salle époque, ce début de vingtieme, pour les classes populaires. Ce n’était la Belle époque que pour les plus favorisés, les autres, n’étaient que de la chair à usine, de la chair à canon et des bras pour nourrir tous les précédents. Ma grand-mère, ouvriere à domicile gagnait deux fois moins qu’un homme, drôle d’époque, car meme s’il y a encore des écarts et un plafond de verre, qu’il faut encore lutter, on n’est plus dans ce genre de métriques. Et oui, il faut continuer à étudier ces époques à la fois lumineuses sur le plan scientifique et culturel mais obscures sur le plan social et sociétal. Elle n’a jamais regretté le bon vieux temps, ma grand-mère et nous a tous poussé à faire des études. Il faut que les jeunes générations se souviennent…

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