Une toilette d’après-midi 1880 retouchée

Retouches sur ma robe d'après-midi 1880 - anar(t)chie, journal de bord

Bonjour à toutes et à tous ! Je ne suis malheureusement pas très régulière par ici en ce moment pour différentes raisons, l’une d’entre elles tenant au fait que j’essaye vainement d’apprendre à utiliser ma « nouvelle » surjeteuse (nouvelle de l’été 2022) et que ça me bloque un peu dans la couture de vêtements de tous les jours. Or, comme je suis en manque de couture, ça a été une bonne occasion de me remettre au costume historique. J’avais notamment un costume, cousu en 2015, en attente de retouches depuis la première et dernière fois que je l’avais porté. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je me suis attelée à ce travail…

Historique de la robe d’après-midi 1880

La genèse de cette robe est nébuleuse. Il faut dire que je l’ai cousue il y a 8 ans et que j’ai la mémoire qui flanche. Je ne sais plus ce qui m’a décidée à la coudre, mais ce qui est sûr, c’est que je l’ai terminée pour participer à un jeu de rôle grandeur nature (GN). La robe en elle-même est composée de trois parties séparées : une jupe en soie sauvage dorée (retaillée d’après ce tuto, mais dont la première version est une de mes premières réalisations en costume historique), une tunique en soie bleue et doublée d’un coton à carreaux (la partie qu’on appellerait aujourd’hui une surjupe), un corsage à la polonaise (découpes princesse) en coton à carreaux (avec un peu de soie bleue claire au col).

Si j’en crois les articles d’archive que j’ai pu récupérer de mon ancien blog, j’ai bricolé le patron de la tunique et du corsage à la polonaise à partir de patrons d’époque reproduits dans les livres de Frances Grimble, Fashions of the Gilded Age, dont je vous ai déjà parlé. J’ai par ailleurs construit le tuto de la jupe à partir des explications de coupe données par Emmeline Raymond dans La Mode Illustrée en 1880.

première toile du corsage à la polonaise
Tâtonnements sur la première toile

Cette robe avait l’ambition d’être aussi historiquement vraisemblable que possible, aussi bien du point de vue de la coupe que du choix des tissus, mais avec la contrainte de n’utiliser que des matières que j’avais déjà en stock. Je pense qu’en fait de coton à carreaux, une vraie robe de 1880 aurait utilisé une matière qu’on appelle du foulard (et que j’imagine comme une soie assez souple et chatoyante), mais je trouve que mon coton à carreaux fait la blague parce qu’il est lui-même assez lumineux.

Dans le rush de préparation pour partir en GN, même si je m’étais attardée sur les finitions, plusieurs détails péchaient.

Une tenue 1880 à retoucher

Il y avait deux principaux problèmes sur cette robe : un sérieux défaut au niveau des manches (les têtes de manches me paraissaient trop étroites) et un problème de positionnement des crochets à la taille parce que le corsage à la polonaise était beaucoup trop serré. J’avais la manie, à l’époque, de systématiquement sous-tailler mes costumes…

En somme, rien de trop compliqué. Je croyais pouvoir plier ces retouches en une après-midi, mais j’y ai en fait passé deux bonnes journées. Forte de mon corsage de base 1880, j’ai décidé de recouper les manches dans des chutes de tissu que j’avais conservées précieusement. J’espérais que ces nouvelles manches s’adapteraient à peu près à l’emmanchure, mais je me suis alors aperçue que celle-ci était en fait trop creusée sur les pièces de devant. J’ai donc coupé deux petits empiècements dans mes chutes pour combler les devants et pouvoir enfin poser mes manches à la place qui est normalement la leur. Ça n’a l’air de rien et ça se voit à peine, mais cela m’a pris beaucoup de temps puisque j’ai fait pas mal de couture à la main. La retouche n’est pas parfaite (je pense notamment que l’empiècement aurait mérité d’être un peu plus grand), mais elle joue en tout cas son rôle : les manches sont beaucoup plus confortables maintenant.

J’ai ensuite retouché la ceinture pour qu’elle ferme bord à bord (sinon, elle ne fermait pas du tout) et j’ai déplacé les crochets du corsage au niveau de la taille pour gagner un peu d’aisance. La fermeture de la ceinture n’est toujours pas optimale. Il faudrait idéalement ajouter un nœud pour dissimuler l’espace entre les deux morceaux, mais je crois que je n’ai plus un centimètre de cette soie. Il faut que je fouille dans mes chutes…

Afin de dissimuler la patte de boutonnage qu’on allait voir apparaître au niveau de la taille, j’ai eu l’idée de faire une petite bande plissée qui ajoute un côté froufroutant supplémentaire. Je n’ai aucune idée de l’historicité de la chose, mais ça ne me paraît pas impossible vu le goût de l’époque pour les froufrous.

Enfin, j’ai modifié la position du col en dentelle ancienne pour que ce soit plus joli.

Beaucoup de petites finitions à la main, donc, pour un résultat dont je suis assez contente même s’il n’est pas spectaculaire.

couture à la main des poignets décoratifs en soie
Couture à la main des poignets décoratifs en soie

Maintenant il ne me reste plus qu’à fabriquer un chapeau pour cette tenue et à prévoir un petit shooting en extérieur pour la mettre en valeur ! Comme c’est une robe d’après-midi estival, je pense que la nature provençale sera un écrin parfait pour elle. 🙂


Je vous laisse ici. J’espère arriver à dompter ma surjeteuse rapidement pour pouvoir coudre à nouveau des vêtements. En attendant, il faut que je revienne vous parler lecture et dessin. À bientôt !

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.