Bilan 2022 et perspectives 2023

deux mains tiennent des bougies qui étincelles - Bilan 2022, anar(t)chie, journal de bord de Lucie Choupaut

Bonjour à toutes et à tous ! Ça y est, l’année 2022 s’achève et c’est le moment de dresser un bilan des douze mois écoulés. J’aime bien faire des bilans annuels : me retourner sur ce que j’ai fait et projeter des souhaits sur l’année nouvelle. C’est donc parti pour l’article fleuve traditionnel !

Les arts du fil

2022 en couture

J’ai cousu 12 vêtements et un plaid en patchwork en 2022, ce qui fait une moyenne d’environ un projet par mois, ce que je trouve suffisant et raisonnable par rapport à mes besoins actuels. J’avais cousu 11 vêtements en 2021, donc on peut considérer que 2023 ne réservera pas de grande surprise à ce niveau là.

Parmi ces 12 réalisations, deux étaient des cadeaux : une blouse Atlas pour l’anniversaire de ma mère et une combi Félicie comme cadeau de naissance pour mon amie Julie. Tout le reste était pour moi, mais tout n’a pas la même portabilité.

Parmi les tops :

Mon pantalon Bélem à carreaux pour l’été, pas encore porté mais étant donné la place du premier Bélem dans ma garde-robe, nul doute que celui-ci sera bien rentabilisé.

pantalon Bélem les mains dans les poches

Mes deux jupes Fumeterre d’été et d’hiver ont été portées et le seront sans doute encore l’année prochaine.

Deux cols montants en tencel côtelé sont clairement les vêtements les plus portés cet hiver et une longue vie les attend (le bleu marine sur la photo du dessus et un marron très 70s sur la photo en dessous).

Mon pantalon Morgan en gabardine noir, un vêtement basique et bien coupé qui peut être porté toute l’année.

Jean Morgan en gabardine noire

Mon manteau Ray en lainage vert, si beau et lumineux. Déçue de la qualité de la laine qui bouloche déjà après seulement quelques jours de port en 2022, mais ce n’est pas ça qui m’empêchera de le porter.

Lucie dans son manteau Ray devant de vieilles pierres

Une chemise Moussaillon, qui m’a permis d’utiliser des chutes et qui sera parfaite pour la prochaine canicule.

devant du top Moussaillon

Parmi mes flops :

Ma combi Sirocco, si elle est très sympa visuellement, aurait mérité un assemblage à la surjeteuse pour de meilleures finitions, je l’ai donc assez peu portée, mais je pense que je vais refaire toutes les coutures dès que j’aurai appris à me servir de ma surjeteuse.

combi Sirocco en maille milano bois de rose devant

Une robe Aubépine, que je trouve charmante, mais que je n’ai pratiquement pas portée et je ne suis pas sûre que cela s’arrange en 2023. Le problème étant que c’est une robe trop légère pour l’hiver et trop chaude pour l’été et que la mi-saison est courte en Provence, mais je lui laisse encore une chance.

Robe Aubépine en crépon bleu

Une chemisette Swallow estivale complètement ratée parce que réalisée en double gaze et donc trop grande pour moi. Je pense que le tissu ne rend pas du tout justice au patron qu’il faudra que je recouse un jour dans quelque chose de plus approprié…

devant de la chemise Swallow de Maison Fauve

Par expérience, je sais cela dit qu’il ne faut pas se fier à la première année pour estimer la durée de vie d’un vêtement car, d’une année à l’autre, je n’ai pas les mêmes envies et certains vêtements connaissent de longues mises au placard avant de ressortir glorieusement. C’est donc une observation à porter sur le temps long.

Je pense qu’aujourd’hui ma garde-robe quotidienne est composée à 80 % de vêtements faits main et les journées où je ne porte pas au moins une pièce confectionnée par mes soins sont rares. Je dois avouer que c’est une chose qui m’apporte beaucoup de satisfaction.

Depuis que j’ai commencé à confectionner ma garde-robe en 2017, je me suis beaucoup concentrée sur la couture de basiques pouvant s’associer entre eux. Je commence à avoir envie de me laisser aller à des choses un peu plus fantaisistes pour égayer cette base avec des imprimés notamment.

Du point de vue de mon stock de tissus, grâce au forum de Thread&Needles, j’ai compté toute l’année ce qui entrait en stock et qui en sortait et cela a été très instructif. Je me suis aperçue que je n’accumulais pas vraiment de tissu pour ce qui était des vêtements. J’ai en effet tendance à acheter le métrage dont j’ai besoin pour un projet particulier et même s’il peut se passer quelques mois avant la couture effective, j’utilise le coupon dans l’année. J’arrive donc à contenir mon stock, mais pas suffisamment à mon goût : la première raison c’est que j’ai en stock beaucoup de métrages de tissus prévus pour des costumes historiques et que eux dorment parfois depuis des années, la deuxième raison c’est qu’en commençant mon décompte en janvier dernier j’avais commencé à zéro sans mesurer l’existant et même si je termine l’année avec un score négatif (j’ai effectivement cousu des métrages de mon stock dormant) le résultat n’est pas représentatif de la réalité, la troisième raison est que je crois avoir oublié de compter les entrées de tissu de récup (les tissus que l’on m’a donné et que je n’ai pas achetés). J’ai donc l’intention, en 2023, de poursuivre le suivi de mon stock, mais en commençant l’année avec le nombre réel de métrages, comprenant donc les tissus de costumes historiques.

face de dessus du plaid en patchwork

L’autre problème de mon stock est la caisse des chutes, qui tend vite à déborder. J’ai entrepris plusieurs projets anti-chutes cette année, mais cela reste insuffisant par rapport au volume. Je n’ai pas le choix, il faut que je couse plus, notamment des accessoires pour la maison utilisant des chutes. Or, ce ne sont clairement pas les projets les plus excitants… Bref, en 2023 je continue d’avoir à cœur d’utiliser mon stock de tissu et de limiter mes déchets en la matière, mais trouverai-je le temps et la motivation ?

2022 en tricot

Le tricot m’a vraiment accompagnée pendant tout cette année avec 7 réalisations dont 3 cadeaux et un projet encore en cours. C’est une activité que j’aime beaucoup et qui s’est vraiment ménagée sa place dans mon quotidien.

À l’inverse des vêtements cousus, je manque encore de vêtements tricotés dans ma garde-robe, mais il me paraît difficile de finir davantage de gros projets en un an. En tout cas ma liste pour 2023 est déjà bien fournie.

La broderie est restée en 2021

Cette année, le tricot a complètement phagocyté mon temps de broderie et je n’ai pas fait grand-chose en 2022. J’ai commencé à broder un rideau pour ma cuisine, mais je suis très loin de l’avoir fini et je manque tout simplement de temps.

Il est clair que je ne pourrai reprendre des projets brodés de grande envergure que lorsque j’aurai cessé de travailler.

2022 : le retour des sorties costumées

Si j’ai fait quelques sorties qui m’ont permis de porter des costumes encore jamais mis à l’extérieur, je n’ai pas réussi à trouver l’énergie pour avancer dans mes divers projets de couture historique. Le chantier du corsage de base 1880 entamé en début d’année n’est toujours pas terminé et ma robe de bal 1880 attend sur mon mannequin depuis bien 10 mois. Comme pour la broderie, je sens que j’ai besoin de davantage de temps et d’énergie pour pouvoir vraiment avancer sur les projets historiques, hors mon travail actuel est trop fatigant (j’y reviendrai plus bas). Cela étant, j’ai quand même cousu cette petite robe années 1940 imparfaite et ce n’est pas si mal !

C’est donc plutôt un bilan négatif du point de vue de l’histoire du costume (recherche comme confection) et malheureusement je crains que les perspectives 2023 ne soient pas meilleures.

2022 sur le blog

Ce blog a connu une augmentation importante des vues quotidiennes cette année et je vous en remercie. Je suis toujours aussi contente de pouvoir parler de plein de sujets différents dans cet espace, même si les chiffres montrent bien que ce sont les sujets de couture et tricot qui sont les plus lus. Il faut dire que c’est aussi ce que je publie le plus.

J’ai publié 57 articles en 2022 dont 31 dans la catégorie « Faire » (couture, tricot, broderie), 13 dans la catégorie « Étudier » (republication d’anciens articles sur l’histoire du costume et autopsies de vêtements anciens), 9 dans la catégorie « Écrire » (poésies de lecture, instantanés poétiques et journal d’écriture), 1 dans la catégorie « Réfléchir » et 3 dans la catégorie « Lire ». Il est clair que les articles qui revêtent le plus d’importance pour moi sont aussi les moins nombreux…

Couverture du livre de Voltairine de Cleyre, Écrits d'une insoumise

En 2022, j’ai décidé de tenter de trouver un nom à ce blog et mon choix s’est arrêté, du moins pour le moment, sur « anar(t)chie, journal de bord d’une créatrice en recherches » et je dois dire que cela me convient assez bien pour l’instant. Je trouve ce nom plutôt représentatif du bazar qui règne ici et j’aime bien quand les appellations sont fidèles à la réalité.

Contrairement à ce que j’avais dit, je n’ai pas lancé de concours sur le blog en 2022 et très honnêtement, la raison principale de cette défection a été la flemme. Je garde l’idée dans un coin de ma tête et ce serait une bonne motivation pour faire de petits projets anti-chutes à vous faire gagner, mais je ne vous fais pas de promesses pour 2023, car la vie peut toujours me rattraper.

Écritures

Du point de vue de mes différents projets d’écriture, le bilan est encore plutôt mitigé cette année. Je ne suis toujours pas une autrice publiée et l’écriture de roman a encore une fois pris le pas sur mes autres projets. Je crois néanmoins que je le prends avec plus de philosophie que l’année dernière.

J’ai mis mon premier roman en ligne (plus de 270 téléchargements), mais je doute qu’il ait été beaucoup lu. Une seule personne m’a dit l’avoir lu après que je l’ai mis en ligne et son retour positif m’a fait très plaisir, mais je garde au sujet de ce livre un peu d’amertume. Cela dit, j’ai décidé de ne pas trop m’appesantir là-dessus et j’ai commencé un nouveau roman en 2022, dont j’ai écrit presque la moitié du premier jet, ce qui représente un total de 79 080 mots écrits sur ce projet cette année. Je continue donc mon bonhomme de chemin et on verra bien.

L’écriture de roman est toujours aussi difficile émotionnellement, tout autant qu’elle est plaisante et je continue de m’y astreindre avec beaucoup de discipline. De toute façon, il semble que je ne puisse pas arrêter d’écrire, alors je continue et je vis avec cette ambivalence…

Mon regret principal concernant l’écriture tient au fait que je n’ai écrit qu’une poésie de lecture anarchiste en 2022 et c’est bien peu. Mais de manière générale, je n’ai pas écrit grand chose d’autre que mon roman et la raison est simple et s’appelle le travail.

ciel coloré - C'est folie ! Poésie de lecture d'après Voltairine de Cleyre - Carnet de recherches de Lucie Choupaut

Vie personnelle

En 2022, j’ai travaillé à 60 % toute l’année. Trois jours par semaine, je fais un travail purement alimentaire qui me permet de payer tous mes frais obligatoires (loyer, assurances, téléphone, nourriture…) et qui forcément, mange mon temps de création d’autant que ce travail est loin de chez moi (2h de transport aller). Bien sûr, il est très confortable de gagner un peu d’argent et de ne pas être inscrite à Pôle Emploi, raison pour laquelle j’ai accepté de prolonger ce contrat pour une bonne partie de l’année 2023, mais je peux déjà observer comme ce travail et le temps qu’il me prend pèsent lourdement sur mon moral. Mon contrat n’est renouvelé que depuis le 1er novembre et je le regrette déjà, non seulement parce qu’il n’est pas du tout épanouissant intellectuellement, mais aussi parce qu’il me prend une énergie considérable.

Je vois bien que le travail salarié ne peut être qu’une situation temporaire car j’ai un profond besoin d’être libre de mon temps et de pouvoir le consacrer à des projets créatifs. Je sais déjà que l’année 2023 va avoir pour enjeu de mettre en place des actions pour pouvoir me passer d’un travail salarié, au moins pour un an, mais c’est à la fois compliqué et angoissant.

Au global, j’ai passé une année mitigée. Le travail salarié a terni mon quotidien, m’a beaucoup fatiguée et a mangé une bonne partie de mon énergie de création. Par ailleurs, je suis encore très seule depuis mon déménagement en Provence et je sens que j’ai besoin de retrouver des moments de création collective (par exemple en théâtre). J’aime créer seule, mais cela ne suffit pas à mon épanouissement. J’ai aussi besoin d’une émulation collective et de projets de groupe et c’est clairement une chose qu’il va falloir construire en 2023.

Cela étant, je m’acclimate de mieux en mieux à la vie en Provence, je m’y sens bien, je m’y suis fait quelques copines avec qui parler couture, tricot et costumes historiques, j’adore mon appartement et la vie de village et je suis toujours amoureuse, ce qui est déjà beaucoup !

Perspectives 2023

Malheureusement pour mon moral et heureusement pour ma sécurité financière, je vais continuer mon emploi à temps partiel pendant les dix premiers mois de l’année 2023. Mon énergie créative va donc être très dépendante de ce quotidien.

Côté couture, j’ai envie de continuer le travail de désencombrement de ma caisse à tissus pour costumes historiques, mais honnêtement je ne sais pas comment je vais réussir à trouver cette énergie. Néanmoins à cœur vaillant rien d’impossible et vous serez peut-être témoins de quelques sursauts.

Je ne doute pas que je vais coudre plusieurs vêtements au cours de l’année 2023, même si je pense que cela va rester dans des proportions plus raisonnables que le nombre de mes envies : je voudrais me pencher sérieusement sur la question des dessous, coudre quelques projets en jersey (un pyjama et une robe Ludmilla de Maison Fauve au moins), une robe Lou de Make my Lemonade, une salopette Patsy en lin noir, une combinaison Félicie pour moi, des chemises (Alphonse de Make my Lemonade, Atlas et Jane de Ready to Sew) et peut-être un blouson Pilar de Maison Fauve… des choses relativement simples qui vont me faire du bien. J’ai aussi très envie d’un long manteau d’hiver (soit un manteau Pam de Maison Fauve, soit un manteau 1950s), mais on verra ça à l’automne prochain.

J’ai beaucoup de projets tricot pour 2023 : je veux tricoter plusieurs paires de chaussettes, au moins une lavette en coton pour ma cuisine, un grand châle pour remplacer mon écharpe actuelle en tissu, des moufles et/ou des mitaines, 2 ou 3 pulls et idéalement 1 gros gilet pour compléter ma garde-robe d’hiver. Cela m’étonnerait beaucoup que j’arrive à tout faire en un an, mais ce n’est pas très grave.

En écriture, l’objectif 2023 est de terminer le premier jet de mon deuxième roman et de commencer le travail de corrections pour qu’il soit prêt à être envoyé à des maisons d’édition dans le courant de l’année 2024. J’ai d’autres projets, mais il est peu probable que je puisse vraiment m’y consacrer avant d’avoir terminé ce roman donc je ne vais pas vous en parler maintenant.


Voilà pour ce long bilan. J’espère que l’année 2022 vous a apporté un maximum de satisfactions et je vous remercie de m’avoir lue cette année. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon réveillon, quelle que soit la situation dans laquelle vous le passez et à vous dire : à très bientôt !

Photo de couverture par Ian Schneider sur Unsplash

Lucie

Romancière et illustratrice, passionnée d'arts du fil et d'histoire du costume, je vous propose une promenade dans mon univers, fait d'écriture, de dessin, de costumes historiques, de garde-robe cousue main, de broderie, de tricot et de réflexions politiques.

6 commentaire

  1. Je ne commente pas assez souvent mais je lis régulièrement ton blog avec plaisir et je t’en remercie. Bonnes fêtes de fin d’année.

    1. Merci Christine. Très belle année 2023 !

  2. Comme le dit Christine, c’est un plaisir de te lire (je lis (en diagonale) même tes articles « historiques » qui pourtant ne m’intéresse pas spécialement habituellement).
    Je te souhaite bien du courage pour l’équilibre boulot/créations. Je sais à quel point ça peut être difficile et frustrant, mais ça va le faire ! Tu as fais tellement de trucs en 2022 ! 🙂

    1. Merci Celystine ! Contente d’arriver à capter ton attention sur des sujets qui ne t’intéressent pas particulièrement. Je te souhaite une belle année 2023 pleine de créations. 🙂

  3. Je ne lis pas assez ton blog, clairement. Faut que je sois plus assidue ! Bonnanée !

    1. Bonne année Marion ! Je te comprends, les journées sont courtes et il y a souvent beaucoup de trucs à faire dedans.

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